Un déstabilisateur professionnel
L'élection présidentielle iranienne est très intéressante non seulement pour ses enjeux internes, mais également pour son impact sur la région, voire la scène internationale.Le secrétaire d'Etat américain à la Défense, Robert Gates, cité par l'AFP, a affirmé hier que l'Iran joue double jeu en Afghanistan en se disant l'ami du gouvernement afghan, tout en envoyant des armes aux talibans qui cherchent à reprendre le pouvoir. Chassés de Kaboul en 2001 et totalement défaits, ces derniers ont ressurgi brutalement depuis environ deux ans, infligeant de lourdes défaites au gouvernement de M. Karzaï et des pertes imprévues à la coalition internationale. Washington a toujours accusé Téhéran d'être à l'origine de la resurrection des forces intégristes grâce à des fournitures d'armes. Les dirigeants iraniens se sont bien gardé de démentir et aucun observateur n'a mis en doute les accusations américaines. Il faut dire que depuis la chute du shah et l'arrivée au pouvoir de l'Ayatollah Khomeiny, les mollahs se sont investis dans l'exportation de la révolution iranienne, déstabilisant du même coup plusieurs pays de la région et menaçant sans cesse les Emirats du Golfe où ils se sont emparés par la force de deux îles arabes. Les liquidations physiques d'opposants exilés à l'étranger étaient devenues monnaie courante. Le terrorisme d'Etat était à son apogée.Même l'Algérie, qui avait pourtant soutenu la révolution iranienne, n'avait pas échappé aux ingérences iraniennes. En effet, dès l'apparition du FIS, Téhéran avait fourni armes et munitions à ceux qui, dès le début des années 1990, allaient mettre l'Algérie à feu et à sang. Rabah Kebir en sait beaucoup de choses, lui qui, de son refuge allemand, gérait la politique déstabilisatrice de Téhéran.Celui-ci n'a lâché sa proie algérienne que lorsqu'il a compris qu'il n'y avait pas d'espoir que l'islamisme s'empare du pouvoir en Algérie. Les Iraniens n'abandonnent pas pour autant leur rêve de développer leur influence dans le monde musulman.Dès la chute du dictateur Saddam Hussein, ils ont semé les germes de la guerre civile en Irak, incitant par tous les moyens, surtout par l'armement, les communautés à s'entretuer. Le carnage se poursuit encore et le peuple irakien est loin de retrouver sa quiétude d'antan. Les Palestiniens s'entretuent ' On retrouve encore la main iranienne, avec le concours d'un allié de taille, en l'occurrence le régime de Damas, lequel ne peut vivre que dans une ambiance malsaine dans la région. Au demeurant, les deux comparses se retrouvent pour une même politique au malheureux Liban qui n'en finit pas de payer pour les ambitions régionales des uns et des autres. Sur ces deux derniers points, ils sont d'accord avec un autre trublion : Israël lequel, lui aussi, ne peut vivre que dans un climat de guerre permanente.Malheureusement, les mollahs ne sont pas près de s'arrêter. Déstabiliser les voisins et exporter leur système est devenu pour eux une raison de vivre. Ajouter à cela un conflit séculaire avec le monde arabe.
Posté Le : 13/06/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Tayeb Belghiche
Source : www.elwatan.com