Algérie

Un désaccord profond



Les discours et les messages sont de plus en plus alarmistes. La tension est de plus en plus palpable, non seulement du côté de la frontière entre la Russie et l'Ukraine mais également un peu partout dans la région européenne où les populations commencent à prendre peur. À force de crier au loup, les pays occidentaux ont enraciné dans l'esprit des peuples européens la certitude que le conflit est inévitable et qu'il aura des répercussions «catastrophiques». C'est d'ailleurs le mot utilisé, hier, par le SG de l'ONU, Antonio Guterres, présent à la Conférence de Munich aux côtés de nombreux dirigeants et diplomates internationaux mais à laquelle la Russie n'a pas voulu, exceptionnellement, donner suite. Preuve qu'il y a bien de l'eau dans le gaz entre Moscou et les capitales occidentales où l'hallali n'a pas cessé depuis des semaines et où le discours sur les «sanctions terribles» qui seront infligées à la Russie en cas d'attaque ou d'invasion en Ukraine a fini par lasser ses plus fervents supporters. Cependant, le bruit des tambours entretenu depuis des jours a eu pour effet de faire apparaître comme effectivement «imminente» la chose redoutée, d'autant que des signaux alarmants surgissent dans les territoires de Donetsk et Loubansk, pro russes et vilipendés par l'Ukraine au point que leurs dirigeants ont poussé les populations à se réfugier en Russie.Le stade des spéculations est désormais dépassé et le fait que les revendications de Moscou en matière de sécurité aient été systématiquement balayées par les Occidentaux et à leur tête les Etats-Unis n'est pas pour arranger la chose. La diplomatie qui semblait pouvoir débloquer le terrain explosif aura piétiné en vain et les heures sombres qui se dessinent vont sans doute mettre les esprits d'Est en Ouest à rude épreuve. Et ce ne sera pas le spectacle de la conférence de Munich qui pourra y changer quelque chose car tout indique que le Kremlin, constatant la forte dégradation de la situation dans l'est de l'Ukraine où Kiev et les forces du Donbass se renvoient la responsabilité des escarmouches plus ou moins meurtrières, a de nouveau déploré le refus de l'Ukraine de mettre en oeuvre le plan de paix issu des accords de Minsk, en 2015. «Tout ce que Kiev a à faire, c'est de se mettre à la table des négociations avec les représentants (des séparatistes) du Donbass et de s'entendre sur des mesures politiques, militaires et humanitaires pour mettre fin au conflit», a averti Poutine qui semble avoir pris acte de cette nouvelle complication. Les séparatistes de l'est de l'Ukraine ont annoncé vendredi l'évacuation de civils vers la Russie, accusant Kiev de préparer une invasion après une flambée des heurts. Selon eux, l'armée ukrainienne prépare une offensive pour envahir leurs deux «républiques» autoproclamées, celles de Donetsk et Lougansk. Le regain de violences, tout au long de la ligne de front, à coups d'armes lourdes, entre l'armée ukrainienne et les séparatistes n'augure rien de bon au moment où un profond désaccord s'est instauré entre la Russie et les puissances occidentales conduites par les Etats-Unis.


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