Algérie

Un derby sous haute surveillance


Quatre jours auparavant déjà, avant l'événement sportif, une table ronde de sensibilisation avait été organisée à la radio locale, animée par Khaled Larbi avec le commissaire de la sécurité publique, illustrée via les ondes d'avis de supporters et de simples citoyens sur la question de la violence et le fair-play. La veille, un défilé de voitures drapées du logo «Tlemcen 2011» et des couleurs widadies sillonnait les artères du centre-ville, créant une ambiance de liesse en prélude à la fête footballistique du lendemain. Le jour «J», c'est-à-dire le samedi, la ville offrait un visage à priori serein, du moins dans la matinée. Le pittoresque kiosque de Addou ressemblait à une ruche ou plutôt une tour de Babel (commentaires sur le derby).

Les convois des supporters hamraoua auraient été canalisés directement vers le stade Akid Lotfi pour éviter tout incident. Le stade a ouvert ses portes à 10h. Le match allait se jouer à guichets fermés, selon un confrère se trouvant sur place. Les billets se vendaient au marché noir (600 DA pour les gradins). L'équipe du MCO était logée à l'hôtel Les Zianides à deux pas du stade alors que les gars du WAT étaient hébergés au niveau du palace Renaissance de Lalla Setti. Deux affectations répondant, à priori, à des exigences de sécurité plus qu'à des considérations de confort. Il semble que la commission de sécurité a mis le paquet cette fois-ci pour conjurer le syndrome de Port-Saïd. Des brigades anti-émeutes étaient postées en plusieurs carrefours et intersections comme Aïn Dedla (Chetouane), Saf Saf, El Ourit…

Le transport (bus et taxis) fonctionnait en mode «service minimum». La plupart des commerces ont préféré baisser rideaux. Les terrasses des cafés (Blass, Mechouar) étaient dégarnies. Le résidentiel El Hartoun où se trouve le stade offrait l'image d'un quartier en état de siège. «Akid Lotfi» était quadrillé par une armada de fourgons «bleus». L'hôtel Les Zianides était barricadé et le cimetière Sidi Senouci cadenassé. Le Bd Hamsali Sayeh et celui de Khedim Ali étaient interdits à la circulation. La route de Saf Saf était «réquisitionnée».

Dans ce contexte, le président du club Abdelkrim Yahla a animé à la veille du derby un point de presse dans lequel il a précisé entre autres que «ce match n'est qu'une rencontre de football entre deux équipes qui ne sont animées que par le challenge sportif ni plus ni moins, contrairement à ceux qui alimentent des rumeurs des plus fantaisistes pour semer la haine entre deux équipes connues pour leur sportivité exemplaire», soulignant qu'»Au Widad, seule l'éthique sportive nous intéresse...» A signaler qu'aucun incident n'a été enregistré sauf qu'à l'heure où nous rédigions ces lignes (vers 18h), des échauffourées ont éclaté entre des jeunes de la localité de Chetouane et les forces anti-émeutes à hauteur de la station d'essence Belarbi…


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