Abdelkader Hadouche«Des Algériens ont été même promus à des postes de hautes responsabilités en France ou ailleurs. Pourquoi les en prive-t-on dans leur pays d'origine'»La polémique risque d'enfler. Le projet de loi interdisant aux binationaux les hautes fonctions tombe mal. Intervenant à moins de six mois des élections législatives, ce projet pourrait certainement éloigner les Algériens établis à l'étranger de la politique. Autrement dit, la communauté nationale installée à l'étranger peut bouder les urnes en guise de contestation de ce projet. «Bien évidemment, il peut y avoir une telle réaction de boycott des urnes car les Algériens de l'étranger ont toujours répondu à l'appel du pays», a soutenu le député FLN représentant la communauté algérienne à Marseille, Abdelkader Hadouche. Ce dernier ne cache pas sa déception quant au nombre de postes interdits aux binationaux. «Je dirais qu'une partie de la communauté risque de demeurer incontrôlable et on ne doit pas donner le prétexte à quiconque pour tirer profit de cette situation», a averti notre interlocuteur qui n'exclut pas que cette loi risque de développer un sentiment d'abandon et de déception au sein de la communauté nationale établie à l'étranger. Ce député FLN n'est pas contre l'idée de poser des limites à certaines fonctions dites sensibles. «Pour ma part, la loi doit concerner uniquement le chef de l'Etat plus les ministères régaliens ou de souveraineté ainsi que les responsabilités sécuritaires hautement stratégiques», explique-t-il en s'interrogeant sur l'intérêt de priver les binationaux d'accéder à ces postes. Selon lui, les pays développés font de plus en plus appel à des compétences sans prendre comme référence l'origine. «Les nationaux de l'étranger ont besoin de recevoir un signal assez fort, notamment en ces temps de crise et d'enjeux assez complexes», soutient ce député qui promet de mener la bataille pour redonner aux Algériens de l'étranger leurs droits à des promotions au sein de leur pays d'origine.M.Hadouche estime que nos ressortissants à l'étranger pourraient constituer aujourd'hui la force de frappe économique et géopolitique. Effectivement, des milliers de cadres brillants font le bonheur des pays de l'Oncle Sam et des Algériens ont été même promus à des postes de hautes responsabilités en France ou ailleurs. «Je ne vois pas comment on les priverait dans leur pays d'origine d'un tel droit», dit -il en assurant que les Algériens de France sont prêts à servir leur patrie et ils attendent juste un signal du gouvernement.D'ailleurs, il rappelle dans ce sens que l'Histoire témoigne bien de l'apport de la communauté à la révolution. M.Hadouche pense que ce n'est qu'avec la participation de tous les compatriotes de l'intérieur et de l'extérieur qu'on peut faire de l'Algérie une puissance régionale émergente, capable de peser de tout son poids dans l'espace méditerranéen. Son collègue Djamel Bouras ne cache pas également sa déception. Ce dernier compte mobiliser ses collègues au sein du parti pour introduire des retouches dans le contenu du projet de loi. Le porte-parole du parti, Hocine Khaldoune n'a pas exclu l'intention du FLN de porter des amendements. Tout en apportant son soutien à ce projet qui traduit la volonté du président de la République, le vieux parti qui est majoritaire à l'APN peut glisser certaines dispositions. Nul n'ignore que le FLN a vivement rejeté l'article 51 qui a été traduit dans l'article 63 de la Constitution. Entre le RND qui soutient à fond ce projet et le FLN qui ne cache pas ses réserves, le débat promet d'être houleux lors de l'examen du projet en question prochainement à l'APN. La nationalité algérienne est désormais une condition sine qua non pour les postes suivants: le président du Conseil de la nation, le président de l'APN, le Premier ministre, le président du Conseil constitutionnel, les membres du gouvernement, le secrétaire général du gouvernement, le premier président de la Cour suprême et le président du Conseil d'Etat. Les postes de gouverneur de la Banque d'Algérie, de responsables des organes de sécurité, de président de la Haute instance indépendante de surveillance des élections, le chef d'état-major de l'Armée nationale populaire, des commandants des forces armées, des commandants des régions militaires, et toute autre haute responsabilité militaire définie par voie réglementaire sont concernés par cette disposition.
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Posté Le : 13/10/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nadia BENAKLI
Source : www.lexpressiondz.com