Algérie

Un déconfinement sur fond d'anarchie à Tizi Ouzou



Au centre-ville de Tizi Ouzou, comme à sa périphérie, la circulation automobile est intense et les commerces ouverts. À la faveur de l'entrée en vigueur de la première étape du déconfinement, la ville des Genêts vient, en cette matinée du dimanche 7 juin, de sortir de sa torpeur. Les fast-foods, les magasins de pâtisseries et confiseries, d'appareils électroménagers, de produits cosmétiques, d'articles ménagers, de décoration et de nombreux autres encore ont enfin levé leurs rideaux.La reprise des activités commerciales a, certes, donné lieu à un soulagement de la population mais aussi à une certaine anarchie tant de nombreux commerces non concernés ont quand même ouvert leurs portes. En effet, la plupart des magasins de chaussures, d'habillement et de prêt-à-porter ont repris, alors qu'ils sont encore sous le coup de l'arrêté du 3 mai dernier par lequel le wali a ordonné leur fermeture.
À contrario, les agences de voyages qui ont été autorisées à reprendre leur activité depuis hier, sont restées fermées. L'agence "Never Land", située sur la rue Oubouzar-Cherif est l'une des rares à reprendre du service.
Son P-DG, Sid Ahmed Madiou nous a expliqué que même si les frontières internationales sont toujours fermées et que le transport est paralysé, il n'en demeure pas moins qu'il y a toujours un minimum d'activité à assurer comme les rapatriements, les remboursements et les reports. Si la plupart des commerces ont désormais repris, quid des mesures de protection '
Une tournée à travers la ville nous a permis de constater qu'à l'entrée ou sur les vitrines de très rares magasins, des affiches indiquent que "le port de la bavette est obligatoire". Dans leur grande majorité les tenanciers des magasins ne portent pas de masque. Certains d'entre eux nous ont expliqué que cela est dû au fait que les clients ne sont pas encore nombreux dans leurs magasins.
En effet, le transport de voyageurs étant encore paralysé, la ville est loin d'enregistrer l'habituel flux humain qui y déferle. Selon une source fiable, un plan de reprise des transports qui prévoit une réduction de 50% du nombre de voyageurs sur chaque véhicule est à l'étude mais, de leur côté, les transporteurs envisagent de faire payer les sièges vides aux passagers.
L'autre secteur qui a été autorisé à reprendre mais qui n'a pu reprendre en partie est celui du bâtiment et des travaux public. La reprise de ce secteur a été ordonnée depuis déjà le 26 mai dernier par le wali, Mahmoud Djamâa, mais faute de transport, les chantiers n'ont repris qu'en partie. Le problème continue également de pénaliser les bureaux d'études.
"C'est vrai que grâce au télétravail nous n'avons jamais arrêté même pendant le confinement, notamment en ce qui concerne les projets d'envergure, mais nous ne faisons que 30% de ce qui doit être fait. Tant que les transports en commun n'ont pas repris, il est illusoire d'espérer une reprise normale de la cadence de travail", nous explique Malik Hessas, le directeur régional du Cneru.

Samir LESLOUS
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