Promesses non tenues, absence de dialogue, une bombe nommée contestation populaire.Des centaines de citoyens se sont rassemblés hier, dimanche, devant le siège de la wilaya pour protester contre les promesses non tenues des services en charge de leur relogement. Emblématique, ce mouvement des mal-logés, des démunis et des oubliés des bidonvilles et cités à forte concentration de population sans ressource, comme c'est le cas du bidonville de Sidi Harb ainsi qu'El Fakharine.
Un mouvement engagé avec des versets coraniques et l'hymne national, comme avant-propos, pour des revendications aussi basiques que légitimes. L'ampleur de ce rassemblement populaire est trop grand pour qu'il puisse être canalisé par une association de quartier. Cette dernière, au stade où en sont les choses, n'arrive plus à calmer l'impatience de ses adhérents.
Hier, la tendance était à l'inquiétude: plusieurs dizaines d'occupants de ces bidonvilles, s'étaient regroupés dans un premier temps, devant le siège de la daïra, barrant ainsi la route aux automobilistes avant d'engager une marche pacifique en direction du siège de la wilaya, réclamant l'affichage de la liste de leurs logements.
«En attendant la tenue de leurs promesses, nous allons installer nos tentes, en face de la wilaya...», ont fait savoir les porte- parole des contestataires.
Cette manière d'interpeller semble être la seule alternative pour se faire entendre des autorités locales, et et c'est la tendance actuellement dans la wilaya de Annaba.
Malgré la bonne volonté des demandeurs de logement et leur patience pour aboutir à la satisfaction attendue, il semble que cet effort reste sans effet. Aujourd'hui, les contestataires mettent à l'index la crédibilité de l'administration... «Des promesses, toujours des promesses que l'administration est loin de satisfaire en temps voulu...» En tout cas, c'est ce qui revient dans les déclarations des contestataires en furie: «Cette exaspération des esprits est générée par la non-tenue de promesses faites par le chef de daïra, portant notamment l'affichage, pour le 28 du mois en cours, de la liste du programme de 2011 au profit des bénéficiaires des 510 logements de Sidi Harb et El Fakharines» l'un des plus grands bidonvilles de Annaba.
La majorité de ses occupants mènent une lutte implacable contre la précarité des conditions de vie, dont les maladies chroniques, mais surtout les caprices de Dame Nature qui manifeste sa colère quand bon lui semble, laissant derrière elle, une population sinistrée, comme ce fut le cas, lors des dernières intempéries où plusieurs baraquements de ce vaste bidonville, ont été emportés par les eaux de pluie, pendant que des toitures ont été arrachées par des vents violents.
Une situation qui a suscité à la colère des populations de ces zones, dont les représentants ont été surpris par le retard accusé dans l'affichage des listes une information qui a exacerbé la désespérance des habitants tant de Annaba, que des bidonvilles, à l'égard d'un tel report.
Hier, les occupants de Sidi Harb ont menacé de couper l'herbe sous les pieds de celui qui s'aventurerait à demander leurs voix...
En effet, il faut rappeler que durant la campagne électorale des dernières locales et législatives, ces quartiers ont été transformés en laboratoires. S'y sont affrontés dans des meetings populaires, les candidats de toutes les obédiences politiques et ceux indépendants. Chacun y allait de ses promesses et engagements. «Nous ne voulons pas discuter avec des pseudos sénateurs, nous voulons le wali, Mohamed El Ghazi, c'est lui l'administration, et ce n'est pas quelqu'un d'autre...»,ont clamé les contestataires, qui, en l'absence de dialogue, avec un quelconque représentant de l'administration, ont scandé des slogans hostiles aux administrateurs, allant même jusqu'à demander le départ de certains d'entre eux. La foule en furie contre les mauvaise conditions de vie, a dénoncé des agissements que l'administration aurait commis au vu et au su de tous.
Un fait que les contestataires imputent aux responsables de la wilaya d'Annaba. Banderoles en main, route barrée devant le siège de la wilaya, les contestataires lancent un appel au premier responsable de la wilaya de Annaba, M.Mohamed El Ghazi, quant à une décision pouvant mettre fin à ce mouvement, portant sur l'affichage de la liste des bénéficiaires,...
«Si c'est oui, qu'il nous le dise si c'est non, qu'il nous le dise clairement, il n'a pas besoin de faire semblant d'ignorer ce genre de situation...», ont clamé les contestataires qui, à défaut d'un dialogue avec le premier responsable de la wilaya, recourront au chef de l'Etat et au ministre de l'Habitat, en effectuant le déplacement dans la capitale. Au moment où nous mettons sous presse, la foule maintient toujours son rassemblement, et paralyse le trafic routier entre le boulevard du 1er Novembre et le centre-ville.
Il semble que les contestataires vont mettre à exécution leur menace de squatter le trottoir d'entrée du siège de cette institution de l'Etat, en attendant l'affichage de la liste des bénéficiaires.
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Posté Le : 27/02/2012
Posté par : archives
Ecrit par : Wahida BAHRI
Source : www.lexpressiondz.com