Un début de Ramadhan sanglant : 19 morts dans des accidents de la route

Le premier jour du mois de Ramadhan a été sanglant pour les usagers de la route en Algérie. Les accidents de la circulation ont causé, le 1er août, 19 morts et 97 blessés, selon le bilan de la Gendarmerie nationale. Ainsi la route continue à tuer.

Les mesures prises jusque-là (campagnes de sensibilisation, retrait du permis de conduire et autres sanctions) n’ont pas eu l’effet escompté. La réalité est bien triste et macabre, comme l’indiquent les statistiques.

Au premier jour du mois sacré, 46 accidents de la circulation routière, dont 13 mortels et 33 corporels, ont été recensés à travers 26 wilayas. Des dégâts matériels importants ont également été signalés. 62 véhicules ont été touchés en une seule journée. La localité de Aïn Maâbed, dans la wilaya de Djelfa, a enregistré 3 morts à elle seule. Cette wilaya vient en tête avec 4 morts et 5 blessés.

Dans le Sud-Est, la wilaya d’Illizi ne déroge par à cette coutume qui endeuille de nombreuses familles en ce mois sacré : 3 morts ont été enregistrés lors d’un accident survenu à Bordj Omar Driss. Sidi Bel Abbès et Constantine viennent en deuxième position avec 2 morts chacune.

Les statistiques donnent froid dans le dos. Et se déplacer en voiture devient de plus en plus risqué. L’Algérie occupe la première position en matière d’accidents de la route au niveau maghrébin et arabe ; elle conserve, malheureusement, toujours la 4 place dans le classement mondial. Le parc automobile algérien compte 5,5 millions de véhicules, selon les données du directeur général de l’Etablissement national du contrôle technique automobile, intervenant sur les ondes de la Radio nationale en octobre 2010. Ces statistiques sont élaborées à partir du fichier national des cartes grises.

Depuis quelques années, le parc automobile algérien est en constante progression, selon l’Office national des statistiques. L’Algérie possède le plus important parc du Maghreb, mais beaucoup de véhicules sont vétustes : 57,42% ont plus de 20 ans, dont 33,04% sont des véhicules particuliers. Les véhicules de moins de 5 ans représentent seulement 22,36%, selon les statistiques de l’année 2009.

La vétusté du parc peut être responsable d’une partie des accidents de la route, mais le non-respect du code de la route demeure la première cause de l’hécatombe sur les routes algériennes.

En attendant l’instauration du permis à points, une mesure considérée par les spécialistes comme une sanction psychologique, la route continue à tuer.

Djedjiga Rahmani