Algérie

Un déballage explosif CNES-Société civile à Constantine


Un déballage explosif                                    CNES-Société civile à Constantine
Un intervenant dira que les chiffres officiels concernant la production agricole sont gonflés.
La rencontre, ce lundi, à Constantine, sous l'intitulé de «Séminaire sur le développement local et les aspirations des habitants», entre les responsables du Conseil national économique et social (CNES) et les représentants de la société civile des wilayas de Constantine, Jijel, Skikda et Mila, n'a pas été banale, loin s'en faut. Moult problèmes de la vie socio-économique, politique et syndicale, relevés directement et sans complaisance dans un vécu des plus difficiles, ont été évoqués par les participants.
Encouragés par le projet de réformes politiques du président de la République, les représentants de la société civile ont mis en avant les notions suivantes: «L'écoute des citoyens, la communication, la concertation, la transparence et une plus grande démocratisation de la vie publique». L'intervention du secrétaire de l'UNPA, Aouane Slimane, de la wilaya de Constantine, a suscité un intérêt particulier. Rejetant tout protocole de langue de bois, il dénonce, entre autres, «le gonflement des chiffres» liés à la production des céréales avancés chaque année par les officiels, tournant, dit-il, autour de 45 millions de quintaux depuis 1999, alors que l'amère réalité impose 18 malheureux quintaux à l'hectare dans une wilaya dite pilote. « Qu'en est-il alors pour les autres wilayas '» s'interroge-t-il. Mettant sur le tapis le dossier de l'effacement de la dette des agriculteurs annoncé dans le discours de Biskra du président de la République, il a appelé à l'ouverture d'une enquête sur les 43 milliards de dinars alloués à ces derniers, précisant que seuls les deux filières, céréaliculture et élevage, étaient concernées par cette mesure, laquelle a été curieusement généralisée à des entreprises n'y ouvrant pas droit.

«Cette décision présidentielle de première importance a été dévoyée», martèle-t-il, tout en déplorant «le préjudice énorme que le changement perpétuel des lois a porté à ce secteur, en l'installant dans une instabilité chronique». Ce qui a donné lieu, ajoute le secrétaire de l'UNPA, à des situations en contradiction avec l'esprit même de la loi. Pour plus de clarté dans ce sens, nous l'avons contacté par téléphone. Il citera à ce propos l'abrogation de la loi 87/19 après 20 ans de son entrée en vigueur alors que des actes d'exploitation de 99 ans ont été établis et publiés en vertu de cette même loi, rendant théoriquement l'exploitant intouchable durant toute cette durée. «Ces man'uvres, dit-il, ont concouru à anéantir ce secteur, comme certaines aides conditionnées accordées aux fellahs et rendues caduques de l'autre côté par une augmentation des prix, comme par exemple les machines, allant jusqu'à 400%». Il ajoutera que «la DSA a tout intérêt à gonfler les chiffres pour justifier les subventions».

Et de se demander, avec la même véhémence dont il a fait montre lors des assises: «Jusqu'à quand se mentira-t-on '» Il a par ailleurs plaidé pour l'abrogation de la loi imposant la nomination par le ministre de tutelle, du président de la Chambre de l'agriculture, car, note-t-il, « la logique et la morale imposent de laisser les fellahs choisir leur propre président». L'intervenant de Skikda a, pour sa part, exprimé ses craintes du danger que représente le plan de la sécurité et de l'environnement de la zone industrielle de cette ville. «Cette zone où une explosion peut être ressentie à 30 km à la ronde vient d'être renforcée par de nouveaux trains de GNL et une nouvelle raffinerie, alors que toutes les prévisions allaient dans le sens de la délocalisation», précise-t-il. Les problèmes essentiels dans lesquels se débat la société, et les wilayas représentées, ont été passés en revue allant de l'indisponibilité des liquidités, aux dispositifs vains mais coûteux de l'emploi, en passant par la création improvisée de nouvelles villes avec les retombées que l'on connaît.
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