Algérie

Un crime, un cri



Ce qui s?est passé à l?université est un crime. Ce qui se passe au sein de l?université est aussi un crime. Ce qui se passe dans le secteur de la santé est un crime. Ce qui se passe dans le secteur de l?urbanisme est un crime. Ce qui se passe est un crime.

Deux semaines après l?ouverture officielle en grande pompe de l?année universitaire, le resto n?est pas encore opérationnel. Les étudiants ont droit à la sadaqa, on distribue un bout de pain et quelques dattes ou une grappe de raisin, un yaourt.

Le bus n?est pas fonctionnel, où va trouver un étudiant 100 DA (minimum) quotidiennement pour se déplacer en taxi et l?équivalent pour manger. Cela représente un sacré budget dont beaucoup de familles algériennes n?en disposent pas.

Comment un étudiant peut-il assimiler ses cours s?il doit en sécher la moitié pour aller faire la queue devant le resto U ou être obligé de quitter l?enceinte universitaire simplement pour faire ses besoins car les toilettes de l?université sont hors d?usage.

C?est vrai qu?aucune université européenne n?assure des repas à 1,20 DA. Mais dans une université européenne, le programme est étudié de façon à permettre aux étudiants qui n?ont pas de bourse (le seuil minimum exigé pour ouvrir droit à une bourse ferait pleurer de dépit n?importe quel cadre moyen algérien) de suivre leur cursus, d?avoir le temps de travailler à mi-temps pour payer leur chambre et leur repas, en somme de vivre en dignité.

Je connais des étudiants internes qui rentraient dans la famille en pleurant de faim. Oui, en pleurant de faim.

Qui se souvient de l?étudiante qui a tenté de mettre fin à ses jours pour cause d?une note éliminatoire ? Avait-elle raison ? Qui se rappelle de l?étudiant terrassé par une crise cardiaque devant le tableau d?affichage pour la même cause ? Avait-il fait exprès ? Qui a entendu parler de propositions indécentes pour étoffer une note et bien d?autres dont on n?en parle jamais ?







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