Chaque année, le son des sirènes des bateaux accostés au port d'Alger rappellent le crime commis le 2 mai 1962, par l'Organisation de l'armée secrète (OAS), composée de Pieds-noirs (Français et autres Européens nés en Algérie) partisans de l'«Algérie française», qui avait, de cette façon, inauguré l'attentat terroriste à la voiture piégée contre des civils, en ciblant, à 6h du matin, les centaines de dockers qui se trouvaient devant le centre d'embauche, comme chaque jour à la même heure, dans l'attente de commencer à travailler.En explosant, la voiture piégée - chargée de ferraille et de morceaux de fonte ? a fait une trentaine de tués et des dizaines de blessés. Les terroristes de l'OAS n'ont laissé aucune chance aux survivants. Ils ont tiré sur ceux qui fuyaient et ont achevé les blessés. Le bilan de l'attentat a été établi à 110 morts et 150 blesses, mais selon d'autres sources il y aurait eu, en fait, quelque 200 morts. Dans un article écrit pour Alger Républicain le 4 mai 2013, l'historien Tahar El Hocine rapporte le récit d'un des témoins, un docker en bleu de travail: «Cela a été un massacre. On est tous tombés. Des camarades hurlaient, les jambes coupées, le ventre criblé d'éclats. D'autres se traînaient par terre, les pieds arrachés, j'en ai même vu décapités. Des blessés s'enfuyaient en criant. Ils s'effondraient quant ils avaient perdu trop de sang. L'explosion a été d'une violence extraordinaire. Je n'ai jamais entendu une bombe comme celle-là. Des hurlements, ce spectacle horrible. Moi, je me suis couché par terre, les ambulances sont arrivées longtemps après. Mais des musulmans sont accourus tout de suite en voiture, ils ont chargé et emmené les blessés dans les cliniques que le FLN a ouvertes dans La Casbah, à Belcourt, au Clos Salembier. Nous n'avions plus confiance dans les hôpitaux européens.» La même source cite un autre témoin : «Dans une clinique musulmane de Belcourt improvisée par le FLN, les scènes qui s'y déroulent sont horribles ; des hommes affreusement mutilés, défigurés, criblés d'éclats râlent dans tous les coins. Ils ont les yeux hagards, ils n'oublieront pas. Certains sont étendus à même le sol, malgré les camions qui ne cessent d'apporter des médicaments de première urgence, matelas et couvertures, il n'y a plus assez de lits. Dans une des pièces, des corps déchiquetés, des vêtements lacérés et maculés de sang, s'entassent les uns sur les autres. Les morts. Combien sont-ils '» Les observateurs avaient relevé dès cette époque que l'OAS s'était chargée de détruire la solution visant à préserver la place des Européens dans l'Algérie indépendante. La stratégie suicidaire de l'OAS a semé la peur parmi les «Pieds-noirs». Son action criminelle, sa chasse à «l'Arabe», ses «ratonnades», et également les assassinats systématiques d'Européens qui étaient partisans de la paix en Algérie, sur fond de plastiquage d'établissements publics, en application de la politique de la terre brûlée... déclenchée en 1961 et accentuée après les Accords d'Evian sur le cessez-le-feu, ont poussé les Pieds-noirs à fuir en masse par le premier bateau. Comme chaque année, une cérémonie d'hommage aux dockers chouhada a été organisée hier sur le lieu du drame où une stèle commémorative a été érigée. Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, présent à cette cérémonie, a considéré que ce moment de recueillement permet de rappeler les crimes commis par le colonisateur français, qui n'a épargné personne.
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Posté Le : 03/05/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Lakhdar A
Source : www.lnr-dz.com