Un créneau rentable et une organisation approximative Grande distribution à Constantine

Photo : S. Zoheir
De notre correspondant à Constantine
A. Lemili

Le secteur de la grande distribution se développe de manière phénoménale dans la wilaya de Constantine.
Société d'hyperconsommation oblige, nombreuses sont les personnes fortunées qui y ont vu, ces cinq dernières années, un créneau porteur par excellence d'autant plus qu'il est renouvelable selon l'imagination des investisseurs et, bien entendu, des moyens financiers qu'ils y consentent afin de proposer et le meilleur service et surtout les meilleures offres en matière de produits de consommation.
Cette évolution exponentielle n'est pas sans se faire dans une certaine anarchie ne serait-ce qu'au vu d'une très forte concentration en certains endroits, notamment à hauteur de la nouvelle ville Ali-Mendjeli où, effectivement, la demande est des plus fortes et ne pourrait que l'être dans les années à venir compte tenu du rythme élevé de construction, de la natalité quoique cette concentration se fait au détriment de certains quartiers par rapport à d'autres. Ce qui n'est, toutefois, pas pour désarmer la clientèle loin d'être rétive à la nécessité, voire au besoin de se déplacer. Une clientèle qui a, est-il besoin de le souligner, l'assurance d'en avoir pour son argent compte tenu de la qualité du service, des produits mais, également, de la compétitivité des prix et, parfois, d'une prestation inhabituelle : les espaces de convivialité à l'image de cafétérias, restauration classique et/ou rapide selon la demande, espaces ludiques pour enfants etc. Selon un responsable du Centre du registre de commerce, il existerait plus d'une dizaine de supermarchés et près de 120 superettes répartis sur l'ensemble de la wilaya. «Ces dernières seraient superficielles en matière d'achalandage et rempliraient pratiquement le rôle de toute anodines épiceries à la seule différence qu'elles sont plus spacieuses, avec une meilleure organisation
intérieure qui ne consisterait d'ailleurs qu'à mettre à portée d''il de la clientèle les produits commercialisés». L'autre avantage consenti est relatif, semblerait-il, à la modicité des prix des mêmes produits comparés à la vente en épicerie. Ce qui est peu probable dans la mesure où, bien au contraire, dans certains espaces commerciaux, ces derniers sont plus élevés et l'explication nous a été fournie par certains gérants qui considèrent que «'c'est en raison de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA)». L'un de nos interlocuteurs tiendra à
souligner que, périodiquement, son «supermarché lance des ventes promotionnelles, cassant les prix». En fait, il s'agit de la vente précipitée de produits proches de la date de péremption et, donc, synonymes, sans nul doute, d'une perte. S'agissant justement de la qualité des produits de consommation exposés à la péremption, les viandes rouges, notamment, ne sont pas prisées par la clientèle qui «doute de son origine, d'autant plus que les articles de presse alarmistes sont plus que dissuasifs. Les potentiels acheteurs préférant s'en remettre à la boucherie du quartier». Si la contribution à l'emploi est effective, il y a, toutefois, matière à redire sur le volume horaire de travail, voire des conditions démentielles de travail en général auxquelles sont soumis les agents dont rares sont ceux qui
bénéficient d'une couverture sociale. Enfin, au niveau de la direction des PME/PMI, le secteur de la grande distribution occupe une place parmi les premières en matière de demande de terrain.