Un créneau porteur

L'activité commerciale a connu un développement remarquable à  Oran où l'ouverture économique et la concurrence qu'elle entraîne ont poussé les opérateurs à  redoubler «d'ingéniosité» pour attirer davantage l'attention de clients potentiels et les pousser à  franchir le seuil de leur magasin. Outre les vitrines bien décorées, une disposition judicieuse des marchandises, les enseignes commerciales, diversement conçues, participent à  cette stratégie de marketing. En se promenant dans les rues commerçantes du centre-ville, dans les quartiers populaires et dans les différentes banlieues de la wilaya, le badaud reste frappé par la luxure de ces supports publicitaires. Pour mieux se faire connaître, les commerçants oranais portent un intérêt particulier à  leurs enseignes en faisant appel à  des spécialistes dans la calligraphie, des dessinateurs amateurs, de jeunes étudiants des beaux-arts ou à  des agences de communication pour la conception de ces supports. De la simple écriture «hésitante» et «écolière» que l'on utilise pour transcrire la raison sociale ou le nom du magasin, aux belles enseignes en plexiglas aux lettrines lumineuses, le commerçant a l'embarras du choix. Il lui suffit d'y mettre le prix. Si un magasin se distingue d'un autre par la «qualité» de son enseigne, il l'est également par le nom ou l'indication qu'il porte. Sur ce plan, le corpus des appellations est très vaste où se mêlent à  la fois des désignations classiques, des «trouvailles originales» et parfois d'agréables surprises, le tout rédigé aussi bien en arabe, en français qu'en tamazight. D'autres commerces portent le nom de fameuses séries télévisées, comme Bab El Hara. Les fautes de transcriptions sont incalculables, mais les commerçants ne s'en soucient guère. L'important est que le message passe et qu'il soit compris par tous, quitte à  faire une entorse à  la langue d'El-Moutanabbi ou de Molière, affirme le gérant d'un magasin d'informatique.