Contrairement aux années précédentes, les rues d'Alger ne vivent pas au rythme de la rentrée scolaire. Que ce soit au niveau des commerces ou au niveau de l'informel, l'article scolaire est le grand absent, malgré l'annonce officielle de la date de la rentrée scolaire par le Conseil des ministres dimanche dernier.Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - Un communiqué de la présidence de la République sanctionnant la réunion du Conseil des ministres tenu dimanche 4 octobre indique que pour le cycle primaire, la rentrée a été fixée au 21 octobre à travers l'ensemble du territoire national, et au 4 novembre pour les cycles moyen et secondaire. En somme, des dates définitives qui interviennent au lendemain de celle précédemment annoncée par le ministère de l'Education, à savoir celle du 4 octobre. Autant dire que ceci a provoqué un chamboulement sans précédent dans les préparatifs de la rentrée scolaire, tant du côté des parents d'élèves que du côté des commerçants. Un libraire situé à Alger-Centre s'est montré fort contrarié par ces perturbations qui ont chamboulé son programme habituel. Renseignement pris, il s'est approvisionné à la veille du 4 octobre écoulé, et comme à la veille de chaque rentrée, il a commencé à accueillir les premiers clients, ceux qui s'approvisionnent avant les grands rushs par crainte des hausses des prix, et aussi dans le souci d'éviter les bousculades de dernière minute. D'autant plus que cette année, la situation pandémique exige des mesures strictes de distanciation physique. Mais ce qui retient l'attention à la veille de la rentrée de cette année, c'est en premier lieu la disparition, fort singulière, des blouses des étalages des commerces, de même que des étals du marché composé des marchands à la criée. Ce qui est à remarquer, justement, c'est l'absence quasi-totale des tables improvisées qui proposent des articles scolaires à des prix plus ou moins accessibles. Aux abords du marché Clauzel, sur la rue Hassiba-Ben-Bouali, ou encore au niveau des quartiers populaires de Belouizdad, des produits autres que ceux destinés à la rentrée scolaire sont exposés. D'autre part, sur la rue Hassiba-Ben-Bouali, qui grouille de magasins spécialisés dans l'habillement, un seul expose des tabliers au prix de 800 dinars pour le produit local et 1 200 dinars pour la blouse importée.
Questionné sur le sujet, il réplique que ce produit est tiré du stock de l'année écoulée, avouant également qu'il ne s'est pas encore préparé pour la rentrée scolaire de cette année. Cette affirmation est d'ailleurs réitérée par l'ensemble des commerçants questionnés, même ceux issus du marché informel. « Nous nous attendons à ce que la semaine prochaine soit plus animée à l'approche du 21 octobre, date officielle de la rentrée scolaire », nous confient-ils. Le même sentiment est partagé par les libraires.
Dans les librairies visitées, les commerçants s'accordent à dire que la rentrée de cette année est particulièrement marquée par des « rebondissements ». Sur la rue Aïssat-Idir, non loin du siège de l'UGTA, un libraire connu témoigne qu'il a commencé à s'approvisionner dès l'annonce de la date du 4 octobre, il a même commencé à accueillir la première clientèle. Et, maintenant que la date définitive est intervenue, il compte poursuivre son programme d'approvisionnement à partir de la semaine prochaine.
À Alger-Centre, à proximité de la rue Didouche-Mourad, nous avons recueilli les mêmes affirmations. Là, un libraire reconnaît qu'il n'a jamais vécu de pareils contrecoups. « Les incidences de la situation sanitaire du coronavirus ont causé des péripéties inhabituelles à la profession », lâche notre interlocuteur. Sur les prix attendus cette année, un libraire situé à Belouizdad se montre catégorique pour affirmer que les tarifs demeureront stables à la veille de la rentrée 2020-2021.
« Les prix des fournitures scolaires ont subi des hausses très sensibles l'année écoulée », argue-t-il, avant de prévoir une stabilité dans ce domaine. C'est ce que nous confirme le président de l'Association des commerçants, Tahar Boulanouar, faisant savoir que les grossistes disposent de volumes de stock amplement suffisants pour répondre aux besoins des détaillants.
Même si un autre libraire affirme que près de 80% des fournitures scolaires sont importées, le président de l'ANCA atteste que les grossistes sont en mesure d'assurer une rentrée sous les meilleurs auspices, malgré la fermeture des frontières et la suspension des importations. « Les informations recueillies auprès de l'association des grossistes en librairies papeteries confirment la disponibilité de tous les produits scolaires », rassure Tahar Boulanouar. L'article scolaire est demandé durant tout le courant de l'année, et de ce fait, le marché algérien demeure lié aux importations. De ce fait aussi, la stabilité du marché des articles scolaires dépendra de l'évolution de la situation sanitaire de Covid-19 pour le courant de l'année 2021.
A. B.
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Posté Le : 08/10/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdelhalim Benyellès
Source : www.lesoirdalgerie.com