Michel Klein est considéré par les professionnels de la mode comme un créateur complet. Michel Klein fait de la haute couture chez Guy Laroche depuis 1993, du prêt-à-porter de luxe sous son propre nom ainsi que des accessoires, des parfums et bientôt une ligne pour la maison.
Ce jeune créateur a commencé très tôt dans la mode. C'est en fait un choix de mode de vie, plus que de la volonté de faire des vêtements qui l'a poussé dans les arcanes de la couture. Il avait surtout envie d'exercer une profession artistique, sans contrainte autre que celle qu'on impose à soi-même et avec un but, c'est-à-dire dans le domaine des arts appliqués. « J'aurais pu dessiner des meubles, faire des costumes pour le théâtre, le cinéma ou des décors. Il s'est trouvé que j'ai eu des personnes autour de moi qui étaient dans le monde de la mode. Mon parcours entier n'a été fait que de rencontres décisives », confie-t-il.Le meilleur moyen d'apprendre, selon lui, était d'accepter des choses impossibles et surtout de prendre des paris. Comme cela a été le cas, il y a trois ans, quand on lui a proposé de faire de la haute couture : un monde et une technique qui étaient à l'opposé de ce qu'il faisait. « Je les ai appris au contact des ateliers. Je trouve toujours intéressant de s'aventurer dans des terrains inconnus et dangereux. » Dessiner des collections chez Guy Laroche n'a pas changé son style. Bien au contraire, cela lui a donné le goût de la perfection des choses. « Lorsqu'on fait de la haute couture, il y a un vrai travail manuel et la possibilité d'aller jusqu'au bout d'une envie ou d'un détail. » Après avoir goûté à la haute couture, qui permet d'utiliser des matières, des techniques uniques, de bénéficier du travail de toutes sortes d'artisans, comme les brodeurs, il a eu envie de faire le même type de travail dans le prêt-à-porter. Michel Klein estime qu'il n'y a rien à inventer ni en haute couture ni en prêt-à-porter. « Notre principal travail est de réinterpréter les choses, dit-il, de les mélanger d'une manière différente et de surprendre par l'association des matières et des formes pour composer de nouvelles silhouettes. » La maison Guy Laroche, dont Michel Klein est directeur artistique, a récemment annoncé qu'elle abandonnait la haute couture pour développer sa ligne du prêt-à-porter. A la question de savoir si c'est l'avenir de la haute couture, il est persuadé que si les clientes ont le même pouvoir d'achat, elles sont moins nombreuses et ont des envies différentes. La mode n'est plus leur préoccupation majeure. Il faut s'adapter à leur mode de vie et de consommation. La maison va donc essayer de faire une ligne couture qui soit plus industrielle sans faire toutefois faire du prêt-à-porter traditionnel. En outre, elle comprendra un apport technique artisanal, dans la finition, la broderie et le sur-mesure. Ce sera un mélange de savoir-faire haute couture et de fabrication industrielle. Le styliste estime qu'il va y avoir un assouplissement de la définition de la haute couture, parce que celle-ci est aujourd'hui en porte-à-faux par rapport à la réalité. « La seule manière de sauvegarder cet artisanat est de nous adapter et de marier cette envie d'exception, propre à la haute couture, avec des techniques plus appropriées aux réalités actuelles. Faute d'évolution, les maisons de couture risquent de devenir uniquement des faire-valoir pour vendre des parfums et des accessoires, ce qui n'est pas leur vocation. » Pour lui, l'élégance, c'est un vêtement qui renforce la personnalité de celui qui le porte, la mode doit se mettre au service de la personne et non l'inverse.
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Posté Le : 09/02/2006
Posté par : sofiane
Ecrit par : Nacima Chabani
Source : www.elwatan.com