Algérie

Un coût de 12 milliards de dinars



Le gouvernement algérien a dépensé, entre 2011 et 2017, près de 12 milliards de dinars au titre des subventions des prix de l'huile alimentaire raffinée ordinaire et du sucre blanc, a annoncé hier le ministère du Commerce, cité par l'agence APS.La compensation globale, mobilisée depuis la mise en ?uvre au début de l'année 2011 d'un système de stabilisation des prix de l'huile brute alimentaire raffinée ordinaire et du sucre blanc jusqu'au 13 décembre 2017, s'est élevée à 11,81 milliards de dinars, a précisé la même source. Les dotations budgétaires allouées à ce chapitre depuis l'exercice budgétaire de 2012 à ce jour se sont élevées à 19,8 milliards de dinars. Selon les chiffres du ministère du Commerce, la subvention la plus importante de ces deux produits alimentaires avait été enregistrée en 2012 avec près de 3,2 milliards de dinars. Par année, cette compensation s'était chiffrée à 2,1 milliards de dinars en 2011, à 3,2 milliards en 2012, à 2,61 milliards en 2013, à 998,87 millions de dinars en 2014, à 451,56 millions en 2015, à 982,2 millions en 2016 et à 1,47 milliards de dinars en 2017.
Le ministère du Commerce avait mis en place en 2011 un système de stabilisation des prix de l`huile alimentaire raffinée ordinaire et du sucre blanc, dans la foulée d'une flambée des prix des produits alimentaires qui avait provoqué des émeutes en Algérie. A l'époque, le gouvernement avait fixé, via un décret, les prix plafonds des bidons d`huile ordinaire raffinée de 5 litres, de 2 litres et d'un litre respectivement à 600 DA, 250 DA et 125 DA, alors que les prix du kilogramme de sucre blanc vendu en vrac et préemballé ont été fixés respectivement à 90 DA et 95 DA. Une enveloppe financière de 5,27 milliards de dinars a été allouée, par ailleurs, au titre de l'exercice 2017, au Fonds de compensation des frais de transport dans le sud du pays. Cette enveloppe financière a été répartie entre un montant de 3,27 milliards de dinars pour couvrir les besoins de 2017, et 2 milliards pour l'assainissement des dettes détenues par les opérateurs affiliés à ce fonds régional qui connaît des dysfonctionnements.
Alors que le pays subit de plein fouet depuis 2014 la chute des prix du brut, la loi de finances 2018 budgète une hausse de 7,9% des dépenses liées au système social (subvention de nombreux produits de base, aides aux logements, éducation et soins gratuits). Ces dépenses sociales représenteront en 2018 quelque 1760 milliards de dinars, soit 8,4% du PIB et environ 20% des dépenses de l'Etat. Dans le détail, l'Etat a réservé 64% des transferts sociaux pour les soutiens directs et indirects aux familles (subvention des prix des produits de base à 183,2 milliards de dinars), à la santé (331,7 milliards) et (396,1 milliards).
Début janvier, le ministre des Finances, Abderrahamane Raouia, a fait savoir que la question de la révision de la politique des subventions sera une priorité pour l'Etat et elle sera «ciblée» pour «mettre fin à la pratique du ''tout subvention''».


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