Un couple de médecins agressé Insécurité totale au monument aux morts

Un lieu de détente par excellence, surplombant une vue imprenable du Vieux Rocher, livré à la déperdition'
Deux jeunes médecins, qui effectuaient une virée touristique au Monument aux morts dans l'après-midi de dimanche, ont été délestés de leurs bagages ainsi que de tous leurs documents (fruit de longues années de travail) enregistrés dans leurs micro-portables, par trois individus armés de couteaux à cran d'arrêt. Le jeune homme, chirurgien de son état, à Alger, est venu à Constantine accompagner sa jeune épouse qui participait à l'examen national de résident de 1ère année, spécialité neurochirurgie, qui se déroulait au CHU Benbadis du 17 au 21 juin.
Après les épreuves du premier jour, à 15h, le couple, subjugué par la beauté de la ville, s'est rendu en toute confiance au Monument aux morts, d'autant plus qu'il s'y trouvait deux véhicules de la Sûreté urbaine. Complètement rassurés par la présence policière, les jeunes gens ont accédé à l'esplanade du monument, où trône la fameuse table sur laquelle est transcrite une carte détaillée de la ville du Vieux Rocher datant de l'époque coloniale. Ebranlé, surtout par le fait que cette agression soit survenue au nez et à la barbe des éléments de la sûreté nationale, le jeune chirurgien nous relate que trois individus les ont épiés, avant de les agresser: «Je n'aurais jamais pensé qu'ils auraient l'audace de s'approcher de nous alors que des policiers étaient juste en face de l'édifice. Ayant brusquement exhibé tous les trois en même temps des couteaux à cran d'arrêt, ils nous ordonnent de leur remettre toutes nos affaires, y compris nos téléphones portables.
Ma femme, terrorisée, me supplie de tout leur donner, ce que voyant, je me suis exécuté. Ils ont ensuite sauté par-dessus la balustrade faisant face à la table et disparu dans les anfractuosités rocheuses.» Les victimes ont saisi après coup les éléments de police en faction, qui n'avaient rien vu de toute cette scène. Ces derniers ont essayé de lancer une course-poursuite, mais vraisemblablement les trois compères, habitués à ce genre de forfaits, avaient déjà regagné les dédales du bidonville de Fedj Errih. Les victimes déposeront plainte le lendemain (lundi à 9h) auprès du commissariat du 3ème arrondissement (cité Emir Abdelkader), où, un élément de la sûreté, passant outre le préjudice moral et physique subi, leur posera cette question aussi déplacée que déroutante: «Etes-vous chrétiens '»
Est-ce là le vrai problème ' Ces citoyens innocents étaient en droit d'attendre une parfaite protection de la part de la Sûreté de leur pays, au-delà de toute autre considération. Par ailleurs, l'on parle de relance effective du tourisme, de festivités pour le cinquantenaire de l'indépendance, mais l'on occulte l'état de saleté, de dégradation et surtout l'insécurité qui caractérisent actuellement le Monument aux morts. A quand une vraie réhabilitation '