Algérie

un consensus pour construire le «vivre-ensemble»Colloque «La laïcité en actes»



un consensus pour construire le «vivre-ensemble»Colloque «La laïcité en actes»
L'idée originelle de la laïcité, c'est le vivre-ensemble et non pas la division l Cette thématique a été traitée lors du colloque «La laïcité en actes», organisé à Paris, samedi dernier, par l'ACB-Paris au Sénat français.Paris
De notre correspondant
L'association Culture berbère a initié «une telle rencontre dans l'objectif de prendre part aux débats sur la laïcité en France», et dire en même temps que «le mouvement associatif, que les gouvernements ont tendance à ignorer, a aussi son mot à dire sur cette question». Arezki Metref, au nom de l'ACB, reproche au gouvernement français, représenté par la ministre déléguée chargée de la Réussite éducative, George Pau-Langevin, de ne «discuter qu'avec les représentations religieuses», notamment en ce qui concerne la communauté musulmane. Le journaliste s'adresse aux autorités françaises en ces termes : «Tous les immigrés ne sont pas musulmans et tous les musulmans ne sont pas islamistes. Il faut nous voir comme des citoyens et non pas appartenant à une religion.» Il tente ensuite de donner une définition de la laïcité, la mettant dans le contexte politique actuel en France.
«La laïcité, c'est de séparer l'espace public de l'espace privé, afin de lutter contre les dogmes religieux. Mais la laïcité ne doit pas être conduite contre l'Islam, car cela profite au Front national de Marine Le Pen et aux islamistes qui prennent l'Islam en otage», a-t-il martelé.
De son côté, le sénateur socialiste, David Assouline, qui a parrainé ce colloque, a avoué qu'«on a souvent mal utilisé cette belle idée (la laïcité ndlr) dans l'espace public». «Il est donc important d'en débattre. La laïcité ne doit pas être une mesure d'exclusion des uns contre les autres, mais une idée pour construire un pacte social de vivre-ensemble», a-t-il expliqué avant de préciser que «l'utilisation de la laïcité contre quelques communautés, j'avoue surtout musulmane, est une résultante de la montée des extrémismes politiques en Europe dans un contexte économique et social difficile.»
Akli Mellouli, maire adjoint de Bonneuil-sur-Marne, a par ailleurs essayé d'expliquer pourquoi le concept de laïcité ne trouve pas un grand écho favorable parmi les membres de la communauté musulmane. Pour lui, en France, on nous fait sentir qu'«on faisait tout le temps partie des autres et non pas de la famille». Il donne l'exemple de la loi contre le voile de 2011, «j'étais adepte de ceux qui disaient ''ni voile, ni loi''», dit-il. «Il fallait juste appliquer la loi qui existait au lieu de faire cette loi considérée par les musulmans pratiquants comme une discrimination et une atteinte à leur liberté de culte», a-t-il rajouté.
Concernant «ceux qui luttent clairement contre la laïcité», ils sont répartis en «deux mouvements butoirs», a indiqué Arezki Sadi, président de la Coordination des associations berbères pour l'intégration et la laïcité. «Le premier se veut assimilationniste. De pensée d'extrême-droite, ce mouvement pense qu'il y a trop de différences en France, donc il faut pousser vers une sorte d'identité et de pensée uniques nationales. Le deuxième mouvement est celui qui sacralise les différences religieuses, c'est-à-dire les extrémistes de toutes les religions. Le défi du mouvement associatif et citoyen est de faire face à ces deux mouvements», a-t-il conclu.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)