Algérie

Un conseil pour sauver le malouf



Cette nouvelle tentative sera-t-elle la bonne ? C'est ce qu'espèrent sesinitiateurs, surtout le Club de réflexion et d'initiative (CRI) qui a mis toutson poids pour rassembler les chantres du malouf constantinois autour d'un«programme commun» qui est tout simple: sauver ce patrimoine ancestral qui setrouve aujourd'hui au centre d'une approche conflictuelle entre maîtres etdisciples. Le rassemblement a eu pour cadre le CFP du plateau du Mansourah,mardi dans la soirée, avec pour objectif la création d'un «Conseil du malouf»qui sera le seul interlocuteur entre les artistes musiciens et les institutionspubliques avec comme toile de fond la défense de leurs droits et ladétermination des devoirs de chacun. «Il faut aussi rendre leur dignité à nosartistes qui sont souvent marginalisés et réduits à la mendicité», déclare, enintroduction, le Dr Benkadri, président du CRI.Les initiateurs se fixent également pour objectif, à long terme, la créationd'une «Académie du malouf» destinée à préserver et booster ce patrimoine quicommence à disparaître par pans entiers à l'image de la vieille ville quil'avait couvé depuis des générations. L'opération de sauvetage a rassemblétoutes les grandes figures du malouf, les anciennes comme Rachid Benkhouiete,Salah Rahmani, tout comme Salim et Fella Fergani, Bouda Kamel pour ne citer quecelles-là, ainsi que la nouvelle génération composée de chanteurs et demusiciens comme Zine-Eddine Bouchaala, Segni Mohamed, Rachid Boutas, DjamelBensamar et autres. Le seul point à l'ordre du jour de ce conclave, à savoir lamise sur pied d'un «Conseil du malouf», organe représentatif, conçu comme uneassociation, a donné lieu à un débat court mais néanmoins serein, au coursduquel tous les problèmes que vit la famille du malouf ainsi que les dangersqui la guettent ont été passés en revue.A la fin, le «Conseil du malouf» a été déclaré créé et sera composé detous les artistes et des associations du genre qui seront membres de droit. Leconseil a ensuite désigné son bureau composé de 16 membres et élu sonprésident, en la personne de M. Almi Mohamed, mélomane et chercheur enhistoire, qui sera assisté de deux vice-présidents.Apparemment, cette fois les choses semblent être parties sur des basessérieuses, mais sait-on jamais, car par le passé plusieurs tentatives de cegenre ont avorté. Ce qui a fait dire au vétéran R. Benkhouiete: «C'est ladernière cartouche, si on la rate, il faudrait rentrer chez soi et casser sesinstruments !».Optimiste, comme de coutume, le Dr Benkadri estime «très important lefait de se rassembler autour d'un objectif commun, de ne pas rester dispersés,sinon, il ne restera rien de ce patrimoine. Le malouf c'est l'âme deConstantine et il faut que celle-ci retrouve son âme !». Lui emboîtant le pas,le président du Conseil du malouf, fraîchement élu, dira: «Nous veillerons àéliminer tous les sujets de discorde et nous travaillerons pour que cetteinitiative réussisse !»


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