Algérie - A la une

Un concert de jazz haut en couleur



Le groupe de musique « Manuel Hermia-M'Kachiche Quartet », aux influences multiples, a animé, mardi dernier au soir à Alger, un concert dans des modes et gammes algériens mêlés aux dissonances harmoniques du Jazz. Le public est venu en nombre à la salle Ibn Khaldoun, pour apprécier le produit de cette rencontre inédite présente sous les couleurs de la Belgique/Wallonie-Bruxelles.Dans un concert de haute facture, riche en couleurs, présenté sous le thème « Le murmure de l'Orient », un dialogue des cultures, s'est installé, 70 mn durant, à travers un brassage des styles. Les pièces Kenza, Bahdja, The Cycle, Desert, Passerelles (« Bit Ou Siah » +thème et improvisation) et Rencontre (aux gammes pentatoniques), ont été rendues dans des modes essentiellement algériens, dont le Hidjaz, Zidène, Nekriz, Moual, Raml el Maya, Sehli, Sika et Rasd. Sur des mesures composées du terroir algérien soumises avec professionnalisme aux influences ternaires du Jazz, le Quartet a aligné les cadences chaouies, Nçraf, Tergui, Berouali et Zendali, entre autres rythmes du patrimoine. Manuel Hermia, saxophoniste et flûtiste belge, au talent mondialement reconnu, a parfaitement intégré l'univers magique du Maghreb et du Sahara algérien, étalant avec aisance les notes envoûtantes de son bansuri (flûte nord-indienne), sur des thèmes aux modes et aux rythmes du terroir. Kheireddine M'Kachiche, violoniste virtuose, frottant son archet et le faisant vibrer avec génie, a tenu à afficher d'abord son charisme artistique par le maintien de son instrument en posture verticale, posé sur son genou, à la manière traditionnelle. Fort d'une grande expérience acquise avec des orchestres andalous et de variétés occidentales nationaux et internationaux, le « "kamendji » algérien, encore sollicité par des musiciens de renom, a su s'ouvrir aux musiques du monde, notamment le Jazz, tout en gardant une âme autochtone.Le Quartet est brillamment complété par deux autres Algériens époustouflants : Azzeddine Kendour, au clavier, a une grande maîtrise de son instrument, assurant les parties basse, l'harmonisation et les solos. Nazim Ziad, à la batterie, était percutant et plein de musicalité. Avant le spectacle, le Collectif « Fabrique à lecteurs » a présenté des extraits de trois ouvrages : « La bascule du souffle » d'Herta Muller, « Halabile » (en arabe classique) de Samir Kacimi, et « Ciel égal » (nouvelles) d'Aghota Kristof.


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