Algérie

Un complément d’enquête requis dans l’affaire du doyen de la faculté des sciences



«Délit de corruption» ou coup monté? Depuis lundi, la communauté universitaire est en état de choc à Sidi Bel-Abbès. Le doyen de la faculté des sciences de l’université Djillali Liabès, B.A., aurait été pris en flagrant délit de corruption par les inspecteurs de la police judiciaire. D’après les quelques informations parvenues à la presse, le mis en cause aurait promis à l’une de ses enseignantes, maître-assistante, de lui «arranger» un emploi du temps à sa convenance contre le versement d’un bakchich de cinq millions de centimes. L’affaire aurait été conclue, semble-t-il, selon les desiderata de la bonne dame au niveau même du «site 1» où sont installés les services administratifs et pédagogiques de la faculté des sciences. Malheureusement pour le doyen, dans les minutes qui suivront sa sortie des bureaux, sa collègue universitaire prend la résolution de se rendre directement à la Sûreté de wilaya pour y déposer une plainte. Dans les locaux de la police judiciaire, les enquêteurs prennent le soin de relever d’abord les numéros de série des billets que la victime devait remettre à son responsable pédagogique. La curieuse transaction se déroule comme prévu dans l’enceinte de la faculté centrale sous la surveillance discrète d’un groupe d’inspecteurs dépêchés spécialement sur les lieux. Peu après le départ de l’enseignante, les policiers investissent le bureau du doyen sur lequel ils n’auront aucune peine pour découvrir une liasse de billets de banque dont les numéros de série correspondaient exactement à ceux relevés, une heure auparavant, au niveau du commissariat central. Confondu «matériellement» de délit de corruption, le responsable universitaire déclarera à sa décharge être la victime d’une cabale montée par des personnes malintentionnées à son égard et que la somme trouvée en sa possession ne représentait, à ses dires, qu’un emprunt de 50.000 DA que sa collègue enseignante aurait consenti à lui accorder de son plein gré. Cette version des faits sera fortement soutenue par un certain nombre de ses collègues enseignants, contactés à la faculté des sciences où nous nous sommes déplacés, hier. Ces derniers estiment qu’une telle indélicatesse est loin de «cadrer» avec le «profil de malfaiteur» que «l’on chercherait à coller à ce chercheur universitaire» dont le parcours reste malgré tout respectable. Des témoignages recueillis auprès de certains agents de l’administration universitaire abonderont dans le même sens pour accorder le bénéfice du doute au mis en cause. C’est probablement ce capital sympathie dont bénéficie le doyen de la part de ses pairs, qui incitera le parquet à demander à la police un complément d’enquête sur cette triste affaire.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)