Apres plusieurs années de «tâtonnements» malgré une ferme volonté politique des deux pays d’aller «aussi loin que possible», les relations entre Alger et Paris semblent, cette fois-ci, prendre des tournures positives en matière de coopération économique.
 Le ton a été donné hier par le ministre français de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, M. Thierry Breton qui est arrivé dimanche soir pour une visite de travail de deux jours dans notre pays.
«Nous souhaitons solidairement que les investissements français en Algérie soient beaucoup plus importants et nous voulons bâtir un socle pour l’avenir de nos deux économies», a-t-il déclaré en marge de la cérémonie d’installation du comité algéro-français pour la promotion du partenariat. Le discours semblait loin des déclarations de «bonnes intentions» enveloppées dans des phrases diplomatiques et galvaudées par nombre de responsables français au cours de leur visite en Algérie, ces dernières années.
 Ainsi le comité algéro-français, installé officiellement hier à la résidence Djenane El-Mithak, en présence de Mourad Medelci, Hamid Temmar et Karim Djoudi côté algérien et Thierry Breton côté français a défini trois priorités pour la promotion du partenariat et de la coopération. Il s’agit dans un premier temps de développer trois filières industrielles à savoir «l’agroalimentaire, l’automobile et la pharmaceutique». Pour aller vite chaque filière aura son propre comité composé de cadres des différents ministères des deux pays et se réuniront alternativement dans les deux capitales.
«Ces mesures ont comme objectif la création de projets industriels en Algérie», a déclaré le ministre des Finances M. Mourad Medelci qui soulignera toute l’importance que revêt, aux yeux du gouvernement algérien, la «nécessité de porter la coopération hors hydrocarbures avec les Français».
 Hamid Temmar a pareillement affiché toute sa satisfaction quant à la conclusion de l’accord mais fera remarquer cependant que notre pays n’arrive plus à concevoir que des pays voisins bénéficient de beaucoup d’investissements français alors que le marché algérien est beaucoup plus important. Le ministre de la Participation et de la Promotion des investissements donnera l’exemple du parc automobile national composé essentiellement de véhicules français et dont les principaux constructeurs ont installé leurs usines de montage dans d’autres pays. «Nous ne pouvons plus accepter cela», a-t-il déclaré à l’adresse de Breton. Ce dernier qui a parfaitement compris le message en rappelant que la France est le premier investisseur hors hydrocarbures en Algérie dira que les priorités arrêtées entre les deux pays prévoient également le «transfert d’activité et de savoir». Mieux, le ministre français de l’Economie, des Finances et de l’Industrie dira que son pays va même aider l’Algérie dans ses exportations hors hydrocarbures. Cela va se traduire, a-t-il indiqué, par l’organisation de cycles de formation en management notamment au profit des cadres de certains secteurs. Il faut noter, par ailleurs, que la concrétisation de tous les projets dans les trois filières sus-mentionnées interviendront dès l’année 2007, a indiqué le ministre des Finances, M. Mourad Medelci.
 La réalisation en Algérie d’une usine de fabrication de pièces de rechange pour véhicules de marque française a été abordée hier sans aucune précision.
Posté Le : 12/12/2006
Posté par : hichem
Ecrit par : Z. Mehdaoui
Source : www.quotidien-oran.com