Algérie

Un comité de l'ONU dénonce la torture systématique en Syrie



Un comité de l'ONU dénonce la torture systématique en Syrie
Le Comité contre la torture de l'ONU s'est inquiété mercredi "d'informations faisant état de torture systématique" en Syrie, a-t-on appris mercredi en marge de sa réunion qui a eu lieu à Genève. La rencontre a été organisée en l'absence de la délégation syrienne et aussi en l'absence d'un rapport demandé à Damas sur la torture. La Syrie a refusé de fournir ce rapport au Comité, faisant valoir que celui-ce ne disposait que "d'allégations" et non pas de "faits avérés". En outre, la Syrie estime que le Comité s'est "arrogé une autorité judiciaire qui n'était pas la sienne", en réclamant un tel rapport. Dans sa réponse, la Syrie a aussi donné son propre bilan des pertes humaines depuis le début des troubles en mars 2011 jusqu'en mars 2012, soit 6.144 morts, dont 478 policiers et 2.088 membres des forces armées et de sécurité. La Syrie indique en outre que le nombre de personnes portées disparues au 15 mars est de 941. Le Comité a rappelé avoir reçu de "sources très variées" des informations faisant état "d'exécutions systématiques de civils, d'opérations communes des services de sécurité avec ordre de tuer, d'exécutions sommaires, d'utilisation de balles réelles et de tireurs embusqués contre la population civile, d'exécutions de manifestants non armés, d'utilisation de chars et d'hélicoptères, d'arrestations systématiques de blessés dans les hôpitaux, d'irruption des forces de sécurité dans des foyers de civils dont elles ont battu ou tué des membres, femmes et enfants inclus, de torture pendant des transferts de détenus, de torture pendant des interrogatoires, de décès en détention, de détention et de torture de journalistes et d'arrestations arbitraires". Ces informations, a indiqué le président du Comité Claudio Grossmann, proviennent d'organes intergouvernementaux "et je ne parle même pas de celles en provenance des ONG". Il a aussi souligné que le Comité ne pouvait pas non plus fermer les yeux sur les allégations faisant état de violences des groupes armés d'opposition, qui auraient également recours à des enlèvements et à la torture. Les informations reçues par le Comité dressent un tableau assez complet de la situation en Syrie, a assuré M. Grossman. Pour la co-rapporteuse du Comité pour l'examen de la situation en Syrie, Essadia Belmir, "l'instant est grave". L'intégrité physique et la vie humaine sont déniées en Syrie. Même les enfants sont violés et torturés, a-t-elle dit. Selon cette dernière, il y a des charniers et des lieux de disparitions forcées que l'on est en train de chercher à localiser. Pour Mme Belmir, la crédibilité de tout le système des Nations unies est en jeu. Pour un autre expert, le dialogue est pour le moment la seule voie de la Communauté internationale pour mettre fin à la situation en Syrie. Dans ce contexte, il faut que le Comité cherche la voie la plus efficace pour poursuivre le dialogue avec la Syrie et devrait examiner les objections techniques formulées par Damas. La pratique systématique de la torture "prend la forme d'une politique publique de l'Etat", a affirmé un autre membre du comité, en rappelant que la communauté internationale a "l'obligation de protéger". Les informations citées par le Comité font également état "d'agents de services de sécurité déguisés en médecins faisant croire aux blessés qu'ils vont être soignés, alors qu'ils les emmènent pour finalement les soumettre à la torture". "Les centres de détention au secret, déjà nombreux il y a deux ans, se sont multipliés sur tout le territoire syrien", a encore souligné le comité de l'ONU contre la torture, réuni pour sa 48e session du 7 mai au 1er juin. La Syrie est en proie depuis mars 2011 à un mouvement de contestation contre le régime de Bachar al-Assad. Plus de 12.000 personnes, en grande majorité des civils tués dans la répression, ont péri, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Depuis l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu le 12 avril, les violences, dont s'accusent mutuellement régime et opposition, ont fait plus de 900 morts dans le pays, d'après l'OSDH. Algerie - ennaharonline




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