Test réussi pour le groupe Polyphène. Le retour sur la scène de ce groupe qui a eu un succès énorme dans les années 1980 et début 1990 a été des plus remarquables. Les quinze années d'absence et d'exil n'ont laissé aucune trace sur les membres de ce groupe.
Le comportement de chacun d'entre eux, la façon de jouer et de tapoter sur les touches des différents instruments, les regards, la concentration, enfin, tout y était pour donner l'impression que le groupe a animé son dernier concert le mois passé pour ne pas dire la semaine dernière.
Une parfaite symbiose a été constatée entre tous les membres anciens et nouveaux, donnant la preuve d'un professionnalisme redoutable d'une formation musicale qui a inscrit son nom dans le registre d'or de la musique algérienne moderne.
Un professionnalisme qui renseigne aussi sur le don et la perfection que tient à garder chacun des membres du groupe pour ne donner que le meilleur d'eux-mêmes à un public qui a longtemps interrompu sa relation avec la culture du spectacle. La première réapparition du groupe s'est donc faite avant-hier à l'occasion d'un gala artistique animé hier au centre culturel de Chéraga, la ville natale de la majorité des membres du groupe et la commune qui a vu naître ce groupe.
La salle n'était pas bondée de monde. La faute incombe certainement à l'absence d'un travail médiatique intensif, dans la mesure où on n'a pas constaté un large affichage et annonce de ce gala aussi bien au niveau de la commune que dans les médias lourds. Même la salle n'était pas assez spacieuse pour contenir un nombre très élevé de spectateurs.
Mais les personnes venues ce soir pour assister à ce gala sont d'abord des connaisseurs du groupe, nostalgiques de cette musique durant plusieurs années faisant le bonheur de millions d'admirateurs. Il y a eu aussi beaucoup de jeunes, qui ne connaissent, peut être pas le groupe mais entendent parler de lui. L'occasion ne se rate pas.
Après un morceau instrumental composé par le groupe, le chanteur fait son entrée sur scène au milieu des applaudissements du public. «Je n'ai pas chanté dans cette salle depuis 20 ans, les gens qui me connaissent le savent bien. Mais j'ai chanté, entre temps, dans des salles de cinémas», dira Mohamed, chanteur du groupe Polyphène. La première note pour annoncer un des plus beaux spectacles qu'a fait ce groupe ne tarde pas à être lancée.
Le groupe préfère commencer par la fin en interprétant l'une des chansons et qui les a propulsé sur toutes les scènes : «Mouhal Omri Nanssak» un succès longtemps fredonné par les jeunes et resté sans doute gravé dans la mémoire de beaucoup d'Algériens, effet d'une médiatisation des plus grandes mais aussi de son rythme très léger.
Sans interruption aucune, Polyphène enchaîne avec des chansons très modérées comme «Salou», «Ma Nansak ya Ghezali». Des chansons ayant créé une grande ambiance dans la salle et chez le public surtout qui a répondu de façon très harmonique. Certains n'ont pas pu se tenir à ces rythmes qui se succèdent et finissent par livrer leur corps pendant une bonne dizaine de minutes.
Fouinant encore dans son répertoire, le groupe Polyphène poursuit son spectacle face à un public masculin plus nombreux qui continue d'affluer dans la salle. Des chansons cadencées encore et toujours : «Allah Klam Elaâr», «Katba», «Manahki manachki», avant de clôturer la première partie du spectacle avec des extraits de chansons algéroises très célèbres comme «Win Enbatou» et d'autres mélodies que le public semble connaître parfaitement.
Polyphène se retira de la scène pour une pause de cinq minutes qui permettra aux membres du groupe et pour le public aussi de reprendre leur souffle. Les fans du groupe ont saisi cette occasion pour saluer le retour des membres et exprimer leurs vifs encouragements pour une continuité qui s'annonce très avérée.
La suite a été sentimentale. Le groupe enchaîna avec «T'nedmi», «Lyoum Ana Ngoul», «Sahr Lyali», une chanson sur l'Algérie, «Oualach Aditini». Emerveillé et ému, un ancien ami du groupe et musicien demande
«Chaba ou Masrara». Mohamed s'arrêta et insiste sur le demandeur de la chanson. «Ne me dites pas que c'est Youcef. Ah, j'ai deviné», dira-t-il avant de lui demander de monter pour la chanter ensemble.
Aussi dit, aussitôt fait. Cette demande a été tout de suite satisfaite pour cet homme qui ne se lasse jamais de cette chanson et n'hésite pas à la demander quand il est en compagnie de MOH le chanteur.
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Posté Le : 29/09/2007
Posté par : nassima-v
Ecrit par : Nouria B.
Source : www.eepad.dz