Un colloque qui a mal tourné «TOUAREG, HISTOIRE ET CULTURE»

«On n'acceptera jamais la folklorisation de la culture targuie et la dilution d'un patrimoine historique de 20.000 ans.»
La conférence organisée hier par l'APN autour du thème «Touareg, histoire et culture» a mal tourné. Cette rencontre tenue en présence du président de l'APN, Mohamed Larbi Ould Khelifa, a suscité l'étonnement et l'incompréhension de l'assistance. Bali Mohamed, député du RND, a quitté la salle au moment où l'ancien ministre de la Jeunesse et des Sports et directeur général des Douanes, Sid Ali Lebib, faisait son intervention. Selon le professeur, Adi Badi, enseignant en tamazight et anthropologue, on a fait l'impasse sur l'actualité socio-économique et politique des Touareg. La conférence est plutôt «idéologique» qu'autre chose. Paradoxalement, ce professeur ne figurait pas sur la liste des intervenants, tandis qu'on a fait appel à un non Targui pour évoquer l'histoire plusieurs fois millénaire des Touareg. Les organisateurs de cette conférence, notamment la vice-présidente de l'APN, Dalila Fourar, députée FLN est pointée du doigt par les députés touareg. Cette conférence a soulevé un tollé d'autant plus qu'on a essayé même de rattacher les Touareg à une origine mythique yéménite. Au yeux de Bali Mohamed, il y a là «une tentative flagrante d'orientation idéologique et falsification de l'histoire».
Ce député, excédé, s'interroge même sur le choix du timing de cette soi-disant tribune libre. On n'acceptera jamais la folklorisation de la culture targuie et la dilution d'un patrimoine historique de 20.000 ans, par de pseudos-charlatans, indique M.Bali en marge de cette conférence. C'est scandaleux, car, martèle-t-il «si le thème porte sur les Touareg en général ou en Afrique, on a sciemment omis de dire qu'ils existent en Libye, au Mali, au Niger...etc». Il est établi que les Touareg algériens constituent le coeur et l'axe principal de tous les Touareg à travers le monde, et «il n' y a absolument aucun doute sur notre algérianité et nationalisme», affirme Mohamed Bali.
En plus des doléances socio-économiques, «la plate-forme de revendications des Touareg, remise récemment aux autorités, comporte un point relatif à l'exigence de l'enseignement de la langue targuie», souligne Adi Badi.
Un autre député d'origine targui, souligne que l'urgence doit porter sur la problématique actuelle des Touareg, notamment la composante nomade qui risque d'être utilisée pour porter atteinte à l'Algérie. «Nous sommes des Imouha qui signifie des Amazighs», tient-on à souligner pour dire que l'appellation Touareg est d'origine étrangère.