Algérie

Un cocktail de propositions



Les pays devaient étudier hier à la fin du débat, soit en fin de journée, le projet de résolution qui peut être adopté par consensus ou par vote.Le président syrien Bachar al-Assad a signé hier le projet de nouvelle Constitution, au moment où le Conseil des droits de l'homme de l'ONU s'est penché sur une résolution appelant le gouvernement syrien à autoriser un «accès libre et sans entrave» à l'ONU pour aider la population dans ce pays. «La nouvelle Constitution est entrée en vigueur après l'annonce des résultats du vote par le ministre de l'Intérieur Mohammad Chaar», a dit M.al-Assad, cité par l'agence de presse SANA. La nouvelle Constitution syrienne a été largement approuvée, a annoncé lundi le ministre de l'Intérieur, alors que la participation n'a atteint que 57,4% en raison des violences qui secouent le pays depuis près d'un an. Quant à la demande de résolution débattue par l'ONU, et déposée par le Qatar, la Turquie, l'Arabie Saoudite et le Koweït, dans le cadre d'un «débat urgent» sur la situation humanitaire en Syrie où les violences ont fait plus de 7600 morts en 11 mois, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (Osdh); le texte proposé aux 47 Etats membres du Conseil basé à Genève appelle le régime de Bachar al-Assad à «autoriser un accès libre et sans entrave à l'ONU et aux agences humanitaires pour procéder à une évaluation complète des besoins à Homs et dans d'autres régions».
Cet accès doit également «permettre aux agences humanitaires de livrer des articles de première nécessité et des services aux civils affectés par la violence, en particulier à Homs, Deraa, Zabadani et dans d'autres régions assiégées par les forces de sécurité syriennes».
Le document souligne aussi la «nécessité de répondre de façon urgente aux besoins humanitaires» de la population et dénonce «le manque d'accès à la nourriture, aux médicaments de base et au carburant, ainsi que les menaces et actes de violence faites au personnel médical, patients et installations» sanitaires.
Selon le porte-parole du Conseil, Rolando Gomez, ce n'est qu'à la fin du débat, soit en fin de journée, que les pays étudieront le projet de résolution qui peut être adopté par consensus ou par vote.
Lundi, la Russie avait indiqué, après avoir hésité, qu'elle ne s'opposait finalement pas à un débat sur la Syrie mais avait fait part de son objection à ce qu'un document écrit soit publié à l'issue de la réunion.
Pour sa part, l'Iran, qui n'est pas membre du Conseil, avait indiqué qu'il ne s'opposait pas à la tenue du débat, tandis que Cuba avait précisé qu'il ne souhaitait pas que la réunion soit un «prétexte pour une action militaire». Pour Hillel Neuer, directeur exécutif de l'ONG UN Watch, la Russie a «cherché à bloquer toute réunion ou résolution» car elle sait que «si le Conseil ne peut pas envoyer des troupes sur le terrain, un message fort de la communauté internationale aiderait à rallier les opinions». «En soutenant ardemment l'auteur d'atrocités de masse, la Russie, la Chine et Cuba ont manqué à leurs engagements solennels en tant que membres du Conseil», a expliqué Hillel Neuer. Pour sa part, «le projet de résolution appelle le gouvernement syrien à mettre immédiatement fin à toutes les violations des droits de l'Homme» et «à cesser toute violence».
Il déplore toutefois les «actions brutales du régime syrien au cours des 11 derniers mois, tels que l'utilisation de l'artillerie lourde et de chars pour attaquer des zones résidentielles de villes et villages, ayant conduit à la mort de milliers de civils innocents, (...) contraint des dizaines de milliers de Syriens à fuir leurs maisons, (...) entraînant une crise humanitaire».
Pour sa part, la Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Navi Pillay, a exigé hier devant le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU un «cessez-le-feu humanitaire immédiat» en Syrie afin de mettre fin aux violences et permettre à l'ONU de venir en aide aux populations. «Bien qu'il reste difficile de déterminer avec précision le nombre de victimes, en date du 15 février 2012, le gouvernement nous a fourni ses propres chiffres de 2493 civils et 1345 soldats et responsables policiers tués entre le 15 mars 2011 et le 18 janvier 2012», a-t-elle ajouté.
La responsable de l'ONU pour les droits de l'homme a toutefois précisé que selon les informations dont elle dispose, «le nombre effectif de victimes pourrait largement dépasser ces chiffres».
Le 13 février, Mme Pillay avait déjà dénoncé la situation en Syrie devant l'Assemblée générale de l'ONU à New York. «De récents rapports indiquent en outre que l'armée syrienne et les forces de sécurité ont lancé des campagnes massives d'arrestation, détenant de façon arbitraire des milliers de manifestants, ainsi que des activistes et d'autres personnes soupçonnées d'activités antigouvernementale», a-t-elle dit.


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