Algérie

Un climat toujours tendu



Colère - A Ouargla, où nous sommes allés à la rencontre des jeunes chômeurs, il est aisé de se rendre compte que ces derniers ne sont pas prêts à baisser le ton.
Bien au contraire. Ils ont «promis de revenir à la charge» si «le pouvoir ne prenait pas en compte leurs revendications» jugées «légitimes». Pour preuve, même le Salon de l'emploi organisé par la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) au niveau de la maison de la culture Moufdi-Zakaria de Ouargla a failli être chahuté. Il est 12h 20 quand le portail principal de la maison de la culture «s'ouvre enfin».
L'esplanade de cette structure grouillait de monde. «On croirait à une rencontre de football», a commenté une collègue. «Non c'est semblable à un mouvement de protestation», lui a répondu un des jeunes tenant un dossier à la main.
Et il ne fallait, en aucun cas, répondre aux provocations. «Certains sont malintentionnés. Il serait difficile d'accuser qui que ce soit, mais ce qui est sûr et même certain, c'est qu'il faut faire preuve de patience.
Le moindre geste indélicat pourrait causer l'irréparable et il n'est pas question de faire de la maison de la culture un champ de bataille», nous a confié un officier de police qui tentait, tant bien que mal, d'apaiser les esprits.
En effet, le mécontentement se lisait sur le visage de tous les jeunes Ouarglis.
Un simple incident aurait eu de graves conséquences. Et pour cause : les jeunes apostrophés estiment que l'opération est «routinière». «Fallait-il vraiment que les jeunes du Sud sortent dans la rue, brûlent et cassent pour que les pouvoirs publics daignent enfin nous prêter une oreille attentive ' Les solutions existent depuis bien longtemps.
Il suffisait juste d'une véritable volonté pour que ce problème de chômage soit réglé définitivement», ont-ils souligné unanimement. D'autres se disent «intrigués» par le fait de voir la DGSN organiser un Salon de l'emploi alors que les autres administrations, institutions et compagnies pétrolières ne «daignent pas bouger le petit doigt».
«Il y a des gens qui n'aiment pas du tout voir cette Algérie vivre en paix.
Que ces gens-là cessent de nous prendre pour des sécessionnistes. Nous ne le sommes pas. Nous voulons juste vivre décemment et, pour ce faire, les pouvoirs publics devraient plutôt dépenser les milliards de l'Ansej et de la Cnac dans la réalisation d'usines plutôt que d'en faire profiter les fils et filles de cadres proches des sphères du pouvoir», ont-ils ajouté. Paradoxe, ou réalité qu'il faut admettre ' Le rêve semble interdit aux jeunes chômeurs de Ouargla. Le poumon de l'Algérie a enfanté une population pauvre et misérable. Dans le moindre recoin de cette paisible ville, un sentiment de «hogra» se lit sur tous les visages.


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