Algérie

"Un cinquième mandat est une dangereuse aventure"




Le Forum des citoyens pour la deuxième république (FCDR) a rendu public, hier, un communiqué dans lequel il dénonce la vacance du pouvoir. "C'est un spectacle unique au monde alors que tout est prévu dans la Constitution pour pallier une telle situation. Mais qui va mettre en application le fonctionnement constitutionnel du moment que les différents pouvoirs connus ou couverts sont entre les mains du chef de l'Etat '", s'interrogent les rédacteurs de cet appel intitulé "Au nom de la dignité".Les animateurs de cet espace citoyen, à leur tête l'ex-syndicaliste Ahmed Badaoui, pensent que les actes manqués du Président "offrent une image déroutante et affligeante du pays". Dans leur communiqué, ils citent "une campagne présidentielle sans la présence du concerné, des apparitions épisodiques, extrêmement rares en public, des Conseils des ministres très espacés, ne respectant pas le cycle normal de leur tenue, absence de voyages à l'étranger sauf pour des soins, non-délivrance de lettres de créances à plus d'une cinquantaine d'ambassadeurs étrangers et l'annulation de rencontres programmées avec des chefs d'Etat ou de gouvernement étrangers".
Il devient indécent, accusent-ils encore, d'appeler dans ces circonstances à un cinquième mandat. "Ceux qui appellent à un cinquième mandat placent leurs intérêts au-dessus de la dignité de l'Algérie. On est dans la continuité d'un régime qui régit les m?urs politiques par le degré de soumission de ses ouailles... Ainsi va l'Etat algérien, squatté par un régime qui le mène tout droit à la faillite." L'éventualité d'un cinquième mandat est qualifiée de "dangereuse aventure dans laquelle le peuple algérien est invité à y assister de façon muette".
Le Forum des citoyens pour une deuxième république ne se positionne pas, néanmoins, en faveur d'une élection présidentielle anticipée. Il argumente en ces termes : "Cela serait accorder encore du crédit à un régime suranné, incapable de se renouveler, encore moins de s'ouvrir. Quoi de plus flagrant à ce sujet que la quatrième nomination d'Ahmed Ouyahia au poste de Premier ministre. Absolument terrifiant !"
La solution réside, selon ce forum, dans la préparation à moyen terme d'une alternative au pouvoir portée par "de nouvelles forces".
Le texte conclut par cette sentence : "Quant à la vacation du pouvoir, il appartient au Président, qui contrôle tous les rouages institutionnels, d'interroger sa conscience. Il n'y a pas pire tribunal que celui-là. Il en est de même de l'Histoire. On peut terminer dans ses poubelles."
N. H.


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