Un choix réduit pour les vacances

C'est un été assez «froid» qui se profile à l'horizon des voyagistes à travers la wilaya de Constantine. Et pour cause, la destination préférée des estivants, la Tunisie en l'occurrence, ne fait plus recette cette année, laissant les tour-opérateurs engloutis dans l'embarras d'un choix très réduit à offrir à leur clientèle. «Les touristes cherchent un produit local, mais le problème c'est qu'il n'y a rien à leur offrir, tous les hôtels et complexes de la côte affichent déjà complet pour la saison», indique M. Brahimi Fawzi, gérant d'une agence de voyages et membre du syndicat national des agences de voyages Est. C'est le même son de cloche qu'on retrouve chez le client, à l'image de ce cadre qui nous a appris qu'il a vainement cherché une location d'un appartement à Jijel, «pas un seul appartement disponible durant le mois de juillet», s'est-il désolé. Effectivement, comme le soutenait M. Brahimi, et selon un avis largement partagé, «si on donnait le choix aux Algériens, ils resteraient chez eux pour passer les vacances, malheureusement il n'y a pas un grand choix».

Les voyagistes tournent en rond dans un climat d'affaires «refroidi» par la fuite des estivants de leur destination n°1. «C'est l'insécurité totale en Tunisie, les agressions sont monnaie courante, impossible de s'aventurer en famille ou même seul chez nos voisins de l'Est», estiment des Constantinois. L'un d'eux, parti ces derniers jours en voyage de noce à Tunis, est revenu complètement choqué. «Il s'en est fallu de peu pour qu'on soit agressés moi et ma femme !», s'est-il plaint. Mais certains voyagistes tentent de vendre une image meilleure de la Tunisie, annonçant un retour progressif à la vie normale et un retour des touristes, même si ce retour est jugé encore «timide». En tout cas, face à cette défection enregistrée sur le chemin de l'Est, c'est la Turquie qui profite de la manne touristique algérienne. Un autre voyagiste sur la place de Constantine révèle que «tous les vols à destination d'Istanbul affichent complet durant tout le mois de juillet, pas la moindre place dans un avion même en optant pour l'escale». Face à cette situation, plusieurs ménages ont opté pour des allers-retours quotidiens vers la côte, notamment ceux parmi eux qui sont véhiculés. Les vacances seront très courtes cette année, quelques jours seulement du mois de juin, et un mois de juillet très serré avec une ruée annoncée considérable des estivants vers les plages, car le Ramadhan est pour août…

Tout plaide, donc, en faveur d'un produit local pour ces prochaines vacances, quel que soit le type de la formule à trouver. Mieux encore, plusieurs citoyens nous ont avoué que les vacances «sont carrément annulées, en raison du mois de Ramadhan qui coïncide cette année avec le mois d'août». Les dépenses énormes prévues durant le mois sacré dissuadent, en effet, beaucoup de familles de se tourner vers les plaisirs de la grande bleue, ou de voyager à l'étranger.