Un choc moins sulfureux

Le PSG et l'OM ne tirent plus dans la même catégorie, et certains Marseillais, joueurs et supporters, envient même le club parisien. Dix-huit points d'écart. Un fossé béant. Un record. À ce stade d'un championnat, jamais Paris et Marseille n'avaient été séparés par un tel gouffre. Aujourd'hui, le PSG règne sur l'Hexagone avec 5 points d'avance sur Monaco. L'OM, pendant ce temps, s'accroche tant bien que mal pour rester cramponné au wagon du podium. Si Marseille a longtemps chatouillé le club de la capitale la saison dernière, la différence entre les deux meilleurs ennemis de France s'est irrémédiablement accentuée. La puissance financière de Paris est passée par-là. Les deux clubs ne tirent plus dans la même catégorie. Quand le PSG rêve plus grand, Marseille rêve. Tout simplement.Aspire à être le premier club cette saison à faire chuter l'ogre parisien dans son antre du Parc des Princes en Ligue 1. Espère trouver le petit grain de sable susceptible de détraquer la belle mécanique. À l'occasion d'une rencontre devenue presque banale. «C'est simplement un match à trois points, a répété à plusieurs reprises un José Anigo soucieux de dédramatiser cette rencontre. On sait que derrière, il y aura 11 matches à jouer et ce seront les 11 matchs les plus importants. Si on était à la lutte pour le titre avec eux, il y aurait un enjeu différent. Aujourd'hui, on est loin d'eux.». «Personne ne sera mort à la fin du match, a ajouté Mathieu Valbuena. Pour les supporteurs, pour nous aussi, c'est un match particulier, sous tension. Mais on ne va pas non plus en faire un flan.» La rivalité historique entre les deux clubs, entre la capitale de la France et celui qui se définit comme la capitale du foot, existe toujours. Mais l'animosité qu'elle a engendrée par le passé a disparu. Jean Claude Gaudin, lui, ne cache pas une certaine admiration pour Zlatan Ibrahimovic. «Il faut bien avouer que c'est un sacré personnage. Forcément, il m'impressionne mais nous n'aurions de toute façon malheureusement pas les moyens de lui payer son salaire», nous a confié le maire de Marseille.«Certains joueurs comme Ibrahimovic crée cette différence (de perception), juge Anigo. Au-delà de ce que ça représente et pour qui ils jouent, les gens aiment le foot ou les beaux gestes. Mais de là à dire qu'à Marseille, les gens aiment Paris, je ne suis pas certain non plus.»