« Un cheikh avait prédit mon avenir de calligraphe »

Propos recueillis par C. Berriah  Commençons par ce soutien à Ghaza que vous avez organisé à la galerie d'art de Maghnia et que vous avez intitulé : « Je Palestine »' C'est une initiative qui a été chapeautée par le groupe « Essabbaghine » d'Alger et à laquelle les peintres de Maghnia ont adhéré. C'est une performance qui a consisté à retourner les tableaux, nous avons caché les couleurs, en fait, nous avons recouvert nos toiles de noir en signe de tristesse, de solidarité avec la population de Ghaza. Vous, vous êtes un peintre qui s'intéresse beaucoup plus à l'écriture. Expliquez. L'écriture reste toujours l'outil de communication adopté par l'homme, en plus, la culture arabo-islamique est d'abord orale, et ce n'est qu'à travers l'écriture que l'Homme a pu témoigner de son existence ; d'ailleurs, c'est pour cette raison que j'ai monté une exposition qui porte sur ce thème de l'écriture et que j'ai appelée « J'écris, donc, j'existe ». Je vous informe que je suis arrivé à l'écriture après un long voyage qui s'est fait à l'intérieur de moi-même, un retour dans mon passé, jusqu'à l'enfance où je poursuivais des études coraniques d'une manière traditionnelle. Un Cheikh de l'époque avait alors pris mon « kalam » (plume de roseau) et avait prédit mon avenir de calligraphe. J'ai retenu cela' Finalement, vivez-vous de votre art ' Ce n'est pas évident ! A mon avis, il faut formater ce monde : trop de haine, d'injustices, d'incompréhension. Revenons au savant Tawhidi, mon père spirituel, qui avait dit : « l'homme est devenu un problème pour l'homme ». Nietzsche avait repris cette citation en disant : « L'homme est un loup pour l'homme. »