La tripartite «sociale» qui s'est tenue, hier, à Alger a été couronnée par la signature du pacte économique et social de croissance entre le gouvernement, l'Ugta et le patronat. Le document en question qui est «un enrichissement du pacte de 2006 prend acte des enjeux actuels de l'économie algérienne», a expliqué le ministre du Développement industriel, M. Amara Benyounès lors de la présentation du rapport du groupe de travail chargé de l'élaboration du pacte en question. Le ministre a estimé que ce pacte d'une durée de 5 ans «est ouvert à toute partie désirant y adhérer». Le document qui n'a pas vocation «à constituer un plan d'action exhaustif» comprend notamment les engagements des parties signataires. Le ministre a énuméré «la nécessité d'un dialogue social, l'instauration d'un nouveau régime de croissance basé sur la diversification de l'économie nationale, la mobilisation des capacités nationales au service du développement du pays». Le document considère aussi que «l'entreprise est considérée comme élément principal dans le développement économique». Benyounès fera savoir, en outre, que des mécanismes de suivi ont été décidés, notamment une évaluation des engagements réalisés dans le cadre des réunions tripartie et la mise en place d'un comité national qui établira un rapport annuel sur l'état d'application et de mise en œuvre des dispositions contenues dans le document. Le groupe chargé de définir les modalités de contribution du Fonds national d'investissement (FNI), a proposé pour sa part, d'élargir l'intervention du FNI aux entreprises privées. Le ministre des Finances qui a présenté le rapport du groupe de travail a expliqué que le FNI pourra intervenir à travers des prises de participation. Le groupe a proposé également certains éléments pouvant améliorer les conditions d'intervention. Il est fait état notamment de la nécessité de lancer des sessions de formation au personnel dédié au développement des activités du FNI ainsi que la mise en place de procédures de traitement des dossiers afin de répondre aux demandes des investisseurs dans les meilleurs délais. Pour le groupe chargé de la promotion de la production nationale, le ministre du Commerce a expliqué dans son intervention, les différentes mesures préconisées afin de réintroduire les crédits à la consommation au profit des produits locaux. Comme préalable, il est exigé, en fait, l'établissement de la liste des entreprises concernées par le dispositif, la confection de la nomenclature des produits finançables, le choix du type de crédit à proposer et l'encadrement juridique et réglementaire. Un chapelet de mesures a été également proposé en vue de booster les exportations hors hydrocarbures.Quant à la question des modalités facilitant l'intervention des entreprises nationales du Btph, le ministre de l'Habitat, M. Abdelmadjid Tebboune, a expliqué que des mesures tendant à faciliter le travail de ces entreprises ont été décidées, notamment l'établissement d'une «short liste» qui bénéficiera de facilitations. Le groupe chargé de la question a également proposé la révision du Code des marchés publics pour faciliter l'accès à la commande publique pour des catégories d'entreprises, outre le règlement de la question des paiements des situations. Durant les différentes interventions, il y a lieu de relever les assurances du Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal qui n'a pas manqué de rappeler les chiffres de la Banque d'Algérie sur les tendances monétaires. Pour lui, la situation du pays sur ce plan est solide. Il reconnaît néanmoins que le secteur énergétique connaîtra une croissance négative en 2014 et 2015. Mais la tendance sera inversée à partir de 2016 à la faveur de la mise en exploitation des gisements découverts. Le patronat qui a affiché son soutien à la politique du gouvernement et les dernières mesures décidées, soulignera toutefois quelques problèmes qui persistent encore, outre la dépendance accrue aux hydrocarbures.Certaines organisations patronales ont cité notamment le phénomène de l'informel auquel il faudrait trouver une solution urgente ainsi que la compétitivité des entreprises algériennes qui reste encore à un niveau faible. Des experts ayant intervenu à la fin de la rencontre ont mis l'accent sur la nécessité d'avoir une vision à long terme et des mécanismes pratiques pour remettre sur rails le secteur productif national.S. B.
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Posté Le : 23/02/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Smaïl Boughazi
Source : www.latribune-online.com