Algérie

Un chantier d'extension, des équipements ultramodernes, des projets de jumelage…



Un chantier d'extension, des équipements ultramodernes, des projets de jumelage…
Après des travaux de restauration et de confortement de la structure, le service de radiothérapie-oncologie de l'hôpital d'Oran, rouvert il y a quelques mois seulement, vient de reprendre sa position comme l'un des plus importants services de radiothérapie de la région ouest. Le professeur Dali Youcef Ahmed Fethi, à la tête de ce service depuis 1985, voit grand. Il espère profiter du nouvel élan insufflé par la direction générale de l'établissement pour ériger ce service en structure de référence au niveau national. Il faut avouer que ce vieux professeur formé entre 1974 et 1977 à l'institut Gustave Roussy, premier centre européen de lutte contre le cancer, ne manque pas d'idées, de persévération et surtout d'énergie pour traduire ces aspirations dans la réalité. Ce vieux professeur a la réputation de ne rien laisser au hasard, d'être entrepreneur et perspicace. La soixantaine largement entamée, le professeur Dali Youcef ?uvre aujourd'hui pour léguer à la relève un service pouvant assurer des soins qualitatifs aux patients atteints de tous types de cancer et même de certaines maladies inflammatoires. Entre ce vieux professeur et la radiothérapie c'est une histoire de passion envahissante qui dure depuis plus de quarante ans. Ce professeur connu et reconnu en France et au Canada a formé durant sa longue carrière de nombreux radiothérapeutes qui ont choisi le chemin de l'exode dans des pays qui offrent de meilleures conditions de pratique de la médecine. Le professeur Dali Youcef ne regrette pas pour autant son choix de rester au bled. «J'avais plusieurs possibilités pour exercer mon métier dans un autre pays comme le Canada. Je n'ai jamais regretté mon choix de rester ici. Et si c'était à refaire, je l'aurai refait sûrement», affirme-t-il. Il avoue toutefois que beaucoup reste à faire pour améliorer la qualité des soins dans nos hôpitaux. Il plaide d'emblée pour une réforme totale du cursus des médecins dans les facultés en optant pour une formation de qualité. Pour emporter le défi qualitatif, notre professeur estime que la solution reste la conclusion de convention avec de grands hôpitaux européens. «Il faut choisir la bonne locomotive pour remporter le défi qualitatif », lance-t-il. « J'ai fait une dizaine de propositions de jumelage avec des hôpitaux de Canada et de Bordeaux. J'ai même obtenu l'accord des médecins étrangers, mais finalement ces propositions n'ont pas été retenues par l'administration ». Abordant les projets lancés récemment par la direction de l'hôpital, le professeur demeure optimiste. « Je suis content de voir que le retard est en train d'être absorbé. Nous avons un chantier d'extension du service et des équipements ultramodernes de radiothérapie seront prochainement acquis par l'hôpital ».UN CHANTIER D'EXTENSION DU SERVICE RADIOTHERAPIEA quelques mètres de l'entrée principale du service radiothérapie, un chantier vient d'être installé pour la réalisation de deux bunkers qui devront accueillir les deux nouveaux accélérateurs linéaires de radiothérapie. Ces deux accélérateurs devront autoriser des traitements de radiothérapie plus rapides et plus efficaces pour davantage de malades et en particulier les cancéreux. Il s'agit en fait d'une opération d'urgence inscrite par le ministère de la Santé. Les travaux d'excavation ont été achevés sur le site qui se trouve près de la trémie reliant l'hôpital au service de pneumologie (ex- Glattar). Une fois les travaux finalisés, les deux bunkers seront reliés au service de radiothérapie par une passerelle qui sera réalisée au-dessus de la trémie. « Le ministère de la Santé a débloqué une enveloppe de 200 millions de dinars pour la construction des deux bunkers. Une autre enveloppe de 600 millions de dinars a été consacrée à l'acquisition des deux accélérateurs linéaires », précise le DG de l'hôpital, Bouhadjar Benali. Le chantier de réalisation des deux futurs bunkers a été confié à une entreprise locale. Elle a pour mission de construire les deux structures avec des murs en béton de trois mètres d'épaisseur. Des matériaux spéciaux épais et lourds seront utilisés pour une meilleure atténuation des faisceaux émis par les accélérateurs linéaires. Une fois les deux accélérateurs installés, le service de radiothérapie devra assurer des traitements plus rapides et plus efficaces pour tous les patients. Il n'y aura plus besoin ni de rendez-vous ni de listes d'attente. Les deux accélérateurs peuvent prendre en charge une centaine de cancéreux par jour. Une fois ces appareils de haute technologie mis en service, les patients soumis à une radiothérapie pourront se présenter munis d'une décision médicale et se faire traiter le jour même, sans passer par ces rendez-vous qui dépassent parfois 45 jours. La radiothérapie utilise les rayonnements de haute énergie de l'accélérateur linéaire pour détruire les cellules cancéreuses. L'objectif du traitement consiste à cibler une tumeur cancéreuse spécifique tout en minimisant les dommages causés aux tissus sains environnants. Les types de cancers les plus fréquents peuvent être traités d'une manière ou d'une autre par radiothérapie. On utilise la radiothérapie pour éliminer des tumeurs diagnostiquées à un stade précoce, pour prévenir ou réduire les risques de récidive du cancer et pour contrôler certains types de cancer qu'il est impossible d'éliminer complètement. Cette technique est également efficace dans le soulagement des symptômes et dans l'amélioration de la qualité de vie des patients atteints d'un cancer avancé. On la combine souvent à la chimiothérapie.24 MILLIARDS DE CTS POUR ACQUERIR UN PET-SCANLe service de radiothérapie de l'hôpital d'Oran sera doté prochainement d'un appareil sophistiqué pour le dépistage et le diagnostic du cancer. Il s'agit du Pet-Scan ou Tep-Scan en français (Tomographie à Emission de Positons). Le Pet-Scan est un procédé d'imagerie médicale dont le but est d'étudier l'activité d'un organe. Le principe est d'injecter dans l'organisme un traceur, une toute petite quantité de substance radioactive sans danger pour l'organisme, puis, une heure après, de prendre des images de l'organe étudié grâce à une sorte de caméra qui capte les radiations émises. Il est principalement utilisé dans le cadre de la cancérologie : la concentration du traceur dans certaines zones révèle la présence, l'activité et l'étendue des tumeurs cancéreuses. Le Pet-Scan peut être également répété dans le cadre du suivi de l'efficacité du traitement, mais aussi au niveau cérébral dans certaines pathologies neuro-dégénératives comme la maladie d'Alzheimer ou de Parkinson, et au niveau cardiaque pour évaluer l'étendue des lésions après un infarctus du myocarde. Le Pet-Scan permet de mettre en évidence les tissus tumoraux au sein d'une cicatrice, de les distinguer des tissus nécrotiques. On peut ainsi corriger les imperfections de l'imagerie traditionnelle. Cet examen paraît particulièrement intéressant lorsque existent des signes cliniques de récidive, lorsque l'imagerie traditionnelle est en échec et lorsqu'un traitement local (ou général) a des chances de réussite (chirurgie de rattrapage, radiothérapie, chimiothérapie efficace, hormonothérapie). «Le ministère de la Santé a débloqué dans le cadre du plan national de lutte contre le cancer une enveloppe de 24 milliards de cts pour équiper le service de radiothérapie du Pet-Scan. Il est aussi question de l'acquisition d'un simulateur scanner pour un montant de huit milliards de cts. Nous avons relancé récemment un avis d'appel d'offres pour l'acquisition d'un lot composé d'un simulateur scanner, d'équipements de physique : dosimétrie de calcul et dosimétrie de mesure en plus des accessoires. L'acquisition de ces équipements devra coûter 120 millions de dinars », précise le directeur général de cet établissement hospitalier.




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