Un changement et des attentes Commentaire

Le remaniement ministériel auquel vient de procéder le chef de l'Etat n'est sans doute pas anodin. A quelques encablures d'échéances politiques décisives, les nouveaux ministres auront à gérer une période où les enjeux politiques et économiques sont très importants. La scène politique va connaître une probable reconfiguration, et les réformes sur les plans social et économique devraient connaître un nouvel élan. Deux raisons semblent présider à la constitution de la nouvelle équipe gouvernementale. Beaucoup de ministres, qui ont initié et conforté des dynamiques de changement, ont été maintenus à leur poste. A commencer par le Premier ministre qui a mené, ces derniers mois, une intense activité sur le terrain pour veiller à l'application du programme du président de la République et de maintenir le rythme de développement des actions de l'Etat. Il était au premier plan donnant de la visibilité à l'activité du gouvernement qui a maintenu un niveau d'activités appréciable. C'est le cas également dans les secteurs des Finances, des Ressources en eau, des Moudjahidine ou de la Culture. La création d'un ministère chargé de la Réforme du service public s'inscrit en droite ligne des réformes. Le but affiché et maintes fois réaffirmé de celles-ci a été de rendre plus efficace l'appareil administratif et de combattre surtout la bureaucratie. Ses lourdeurs ont toujours constitué un frein au rythme de l'investissement et un motif d'insatisfaction et de frustrations sociales. Comme dans tout changement, l'arrivée de nouvelles têtes traduit la volonté et le souci de rajeunissement des cadres de l'Etat. Des walis, comme ceux de Tlemcen, Oran, de Constantine et d'Annaba, en somme les grandes villes du pays, sont promus aux postes de ministre. Quelques technocrates, à l'image de la nouvelle titulaire du secteur de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, ou du détenteur du portefeuille des Travaux publics peuvent apporter de nouvelles visions. Le remaniement confirme l'ouverture vers des forces politiques, comme le MPA dont le premier responsable est en charge d'un secteur stratégique, ou Taj, dont le président est à la tête des Transports. La nouvelle équipe, au delà de la réussite d'un rendez-vous électoral majeur qui se profile à l'horizon, est appelée à prendre à bras le corps les problèmes de gouvernance avec une prise en charge des problèmes de la société. C'est surtout à ce niveau qu'elle est attendue et sera jugée par les citoyens.