"Un championnat à huis clos serait une sanction contre les clubs"

Si la pandémie de coronavirus est toujours d'actualité en Algérie et à travers toute la planète, ce qui pose avec beaucoup d'acuité le problème de la reprise des activités sportives et des compétitions officielles, les avis restent partagés chez les techniciens et les observateurs les plus avertis, notamment en ce qui concerne les différents championnats de football, toutes divisions confondues."La crise sanitaire est bien là et la situation est encore alarmante, ce qui fait qu'il est temps que les hautes autorités sportives algériennes, notamment la FAF et la LFP, prennent des décisions en toute responsabilité pour déclarer la saison blanche et permettre aux clubs de préparer d'ores et déjà la nouvelle saison tout en espérant que, d'ici la fin de l'été, la pandémie ne sera plus qu'un mauvais souvenir", nous a déclaré hier Kamel Mouassa, l'un des techniciens algériens les plus avertis et les plus expérimentés, lui qui a entraîné un grand nombre de clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 depuis près d'une quarantaine d'années en Algérie mais aussi en Tunisie.
Et pour cause, l'entraîneur actuel de l'USM Annaba estime que "la reprise du championnat avec la présence du public est pratiquement impossible, et la formule du championnat à huis clos n'est pas une solution fiable, car elle n'aura aucun attrait populaire et constituerait, en outre, une sorte de sanction contre l'ensemble des clubs concernés".
À propos des clubs qui ont insisté sur des programmes d'entraînement à distance au profit de leurs joueurs éparpillés un peu partout à travers le territoire, Kamel Mouassa fait plutôt grise mine, car il ne croit pas un seul instant à la faisabilité d'une telle option.
"Personnellement, je ne crois pas aux vertus de l'entraînement individuel, car le football est avant tout un sport collectif qui n'exige pas seulement un travail physique mais aussi et surtout des aspects techniques et tactiques qui ne peuvent être travaillés qu'en groupe et sous la direction d'un staff technique qui veille au grain", dira Mouassa qui estime qu'"un entraînement de football qui n'est pas bien équilibré et qui n'est pas mené par un coach n'est guère motivant et pas du tout bénéfique pour les footballeurs".
Pour ce qui est des prochaines compétitions africaines, le technicien guelmi conclut que "la FAF doit se baser sur le classement d e la phase aller du championnat de Ligue 1 pour désigner les clubs algériens appelés à disputer la Ligue des champions et la coupe de la CAF l'année prochaine".

Mohamed HAOUCHINE