Les journées passent et ne se ressemblent pas. Mais à Douala, aux abords même du stade de Japoma, les critiques ne cessent pas. L'inquiétude autour de l'état de la pelouse pour la réception du choc Côte d'Ivoire - Algérie est sur toutes les lèvres. À quelques heures de cette affiche, le président de la Fédération camerounaise de football a tenu à rectifier les choses: le match ne sera pas délocalisé. Les conditions climatiques en Afrique centrale ne sont pas toujours faciles, et ce n'est un secret pour personne. Mais si la chaleur peut se montrer étouffante pour une grande majorité de joueurs, les pelouses des différents stades en pâtissent aussi à leur hauteur. Interrogé sur la question de sa pelouse, le coordinateur du site de Japoma a tenu à rassurer les plus suspicieux: «Le terrain sera O.K. d'ici jeudi. Les spécialistes ont déjà commencé à y travailler, dimanche dernier. C'est en raison des conditions climatiques actuelles qui ne permettent pas à l'herbe de pousser rapidement sur le terrain. Mais une nouvelle méthode a maintenant été employée». Depuis le début des matchs de poule, les publications des médias et des particuliers sur les réseaux vont bon train pour discréditer l'état des terrains du pays. Pour lui, il s'agirait là «d'une campagne de diffamation de certains journalistes et organes médiatiques étrangers». Et forcément, toutes ces critiques n'ont pas pu échapper au président de Fecafoot, Samuel Eto'o. L'ancien joueur du FC Barcelone n'a pas mâché ses mots: «Je n'ai rien à dire concernant le stade Japoma (...).Nous ne sommes pas là pour plaire à qui que ce soit ou pour offrir des cadeaux.». Depuis quelques jours, des rumeurs ne cessaient de circuler sur les réseaux sociaux, ainsi que dans les médias traditionnels pour évoquer une possible relocalisation de la rencontre. Mais mardi, le Comité éxécutif de la CAF a tranché: la rencontre sera maintenue à 17h à Douala. En visite de travail à Japoma, le gouverneur de la Région du Littoral s'est montré très rassurant: «Le Stade n'a pas de problème. La pelouse est prête pour accueillir la rencontre Algérie - Côte d'Ivoire... Je voudrais rassurer que tout ce qui passe sur les réseaux sociaux vise à démobiliser le comité local», a déclaré Dieudonné Ivaha Diboua. Mais il se trouve qu'un spécialiste camerounais du gazon, impliqué dans la construction et l'entretien de plusieurs pelouses dans son pays, a apporté une toute autre version. Marc Yinda, puisque c'est de lui qu'il s'agit, a déclaré que la dégradation du terrain du stade de Japoma ne l'a pas surpris. Pour lui, l'entreprise qui a implanté le gazon n'a pas respecté le process. L'expert dénonce aussi l'indifférence des autorités en charge de l'organisation de la CAN face à ses alertes. «C'était prévisible. Depuis la construction de cette pelouse par la société Gregori, nous avons relevé plusieurs imperfections qui ont été signalées jusqu'au niveau du ministère des Sports et de l'Education physique. Il fallait qu'on change le gazon et le substrat car le gazon du stade de Japoma est posé sur un substrat sableux. Or, ayant employé une seule graminée, il a manqué peut-être aussi le premier entretien», a-t-il dit. Et d'ajouter: «Par conséquent, le gazon n'a pas bien adhéré et les racines ne se sont pas bien implantées dans le substrat. La résistance du gazon n'était pas fondée. Nous avons prévenu qui de droit que le gazon de Japoma va poser un problème dans les jours, les années à venir. Comme tout est politique, personne n'a voulu nous entendre.» Yinda affirme qu'il sera impossible de restaurer cette pelouse avant la fin de la CAN: «Ce ne sera pas possible à cause de la forte sollicitation du terrain. Les matchs se suivent et cela ne permet pas à l'aire de jeu de se reposer. Le gazon ne peut pas se régénérer dans ces conditions. Il va seulement falloir attendre la fin de la coupe d'Afrique des nations pour le refaire. Pour les matchs qui restent à jouer, ceux qui assurent l'entretien là-bas en ce moment devront beaucoup aspirer avec la tondeuse rotative, arroser, en espérant que le système d'arrosage ne soit pas défectueux. Avec un bon entretien, ce ne sera pas visible. Le gazon peut ne pas être bien, mais s'il s'affiche au niveau du visuel cela veut dire que son état est catastrophique. Le fait que le stade de Japoma soit entièrement couvert empêche également la photosynthèse normale du gazon et impose des études approfondies pour refaire la pelouse du stade de Japoma.»
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Posté Le : 20/01/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : L'Expression
Source : www.lexpressiondz.com