Algérie

Un challenge inégal



La crise économique internationale, entre autres effets induits, va peser lourdement sur les politiques d'investissements. La plupart des pays, y compris les plus riches, emploient en effet leurs ressources au service de leur propre développement, si ce n'est de leur survie. Cette attitude, dont le pragmatisme est manifeste, a été assimilée à du patriotisme économique ; il est permis de se demander si ce n'est pas un aveu d'échec d'un système capitaliste qui entend se régénérer en se délestant de ses responsabilités à l'égard des pays les moins avancés.On voit, notamment, les pays européens et les Etats-Unis mobiliser des milliards d'euros et de dollars pour empêcher la faillite de leurs systèmes bancaires respectifs et garantir l'accès aux crédits aux entreprises phares de leurs économies. Cela devrait inciter à une réflexion sur cette formule, le compter-sur-soi, que les Algériens connaissent bien pour l'avoir expérimentée. A ce niveau, le volontarisme ne suffit plus, car le progrès, la stabilité économique se payent en monnaie forte. Les pays industrialisés ne sont pas prêts à offrir gracieusement le transfert de technologie aux pays en voie de développement, car il y va de leur monopole sur la maîtrise du know-how, le savoir-faire.C'est vrai dans le domaine des industries automobiles, mais aussi pour les activités de pointe liées aux nouvelles technologies que les pays les plus riches protègent prioritairement. Les Etats-Unis, mais aussi de nombreux pays européens, ont mis en place des plans d'urgence pour préserver leurs fleurons. A l'exception de l'Inde, de la Chine ou du Brésil, la conquête du savoir-faire est un challenge difficile pour les pays en voie de développement qui mobilisent leurs budgets pour l'amélioration du niveau de vie de leurs citoyens en termes de santé, d'éducation et d'infrastructures les plus diverses.C'est à cette échelle que se mesure la différence et que la notion de patriotisme économique s'applique en effet sur des pays qui ne peuvent compter que sur leurs propres capacités. Il existe pourtant des institutions qui tentent de réguler les rapports entre pays riches et pauvres en introduisant de la solidarité, voire de l'assistance.Cela n'empêche pas que le système économique mondial, au-delà de l'apparition de crises et de de leur ampleur ou leur durée, continue d'être fondé sur une règle d'échange inégal. En ces temps de conjoncture économique difficile, les pays riches appliquent le vieil adage selon lequel charité bien ordonnée commence par soi-même.


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