Algérie

Un cessez-le-feu ambitieux mais qui attend la concrétisation totale



Un cessez-le-feu ambitieux mais qui attend la concrétisation totale
Après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu en Syrie, relativement respecté, il reste un long chemin à faire du point de vue humanitaire pour les acteurs internationaux concernés dans le conflit dans ce pays laissé exsangue et livré à une famine qui a fait des milliers de morts dans les zones assiégées, selon l'ONU.L'accord russo-américain de cessation des hostilités entre le gouvernement et l'opposition armée en Syrie tenait encore malgré les quelques violations constatées. Mais entre la volonté de cesser les frappes et la réalité sur le terrain, beaucoup reste à faire. Les spécialistes demeurent sceptiques en dépit de l'espoir que suscite l'accord: la complexité de sa mise en application est un obstacle notamment en raison de l'alliance des rebelles syriens avec le Front Al-Nosra dans plusieurs régions qui rend difficile sinon impossible l'acheminement de l'aide humanitaire. Il faut reconnaître que les besoins humanitaires dans le pays sont immenses. Les organismes d'aide réclament un peu plus de liberté afin de prêter assistance aux citoyens désespérés qui en sont grandement dans le besoin. Des milliers de personnes ont peut être succombé à la famine dans les zones assiégées de Syrie, a déclaré lundi le Haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, à l'ouverture de la 31ème session du Conseil des Nations unies pour les Droits de l'Homme à Genève. "Plus de 450.000 personnes sont actuellement prises au piège dans des villes et des villages de Syrie - et parfois depuis des années", a-t-il rappelé, notant que "la nourriture, les médicaments et d'autres produits d'aide humanitaire d'urgence sont bloqués de façon répétée. Des milliers de personnes pourraient être mortes de faim". La 31éme session ordinaire du Conseil des droits de l'homme qui se tient du 29 février au 24 mars 2016, du Palais des Nations à Genève, tiendra une trentaine de débats interactifs avec des titulaires de mandats. Il portera son attention entre autres sur la situation particulièrement préoccupante en matière de droits de l'homme en Syrie. Un pas vers une solution politique au conflit Nombre de pays ont appelé à mettre à profit la trêve pour parvenir à une solution politique durable. Le Canada a affirmé que l'entrée en vigueur de l'accord de cessation des hostilités en Syrie constitue un "pas important" vers l'établissement d'une solution politique durable pour mettre fin aux violences dans le pays. "Bien que fragile, cette cessation des hostilités constitue un pas important vers l'établissement d'une solution politique durable et nécessaire pour mettre fin au bain de sang en Syrie", ont souligné les ministres canadiens des affaires étrangères, Stéphane Dion, et du développement international et de la francophonie, Marie-Claude Bibeau. "Si cette cessation des hostilités est une réussite, elle sauvera de nombreuses vies et créera le climat nécessaire à la reprise d'un dialogue constructif à Genève, sous les auspices de l'ONU", ont conclu M. Dion et Mme Bibeau. Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Murtaza Sarmadi, a pour sa part réitéré le soutien de son pays aux efforts déployés pour la mise en application de l'accord sur l'arrêt des combats en Syrie, exprimant sa "confiance totale" que cet accord "sert la solution politique". "La cessation des hostilités en Syrie constitue un bon tournant qui aide au règlement politique", a dit M. Sarmadi lors d'un point de presse précisant que cet accord "représente une opportunité propice de traiter les questions humanitaires compliquées et faire parvenir l'assistance aux personnes qui en ont besoin". L'accord de cessation des hostilités appliqué à partir de 00H00 locale samedi (vendredi 22H00 GMT) en Syrie a reçu le soutien du Conseil de sécurité de l'ONU qui a adopté à l'unanimité une résolution l'"approuvant pleinement". Pour soutenir l'accord et empêcher toute erreur de bombardement, l'armée de l'air russe avait suspendu samedi toutes les sorties de son aviation au-dessus de la Syrie où elle bombardait depuis fin septembre les zones terroristes. L'accord de cessez-le-feu ne concerne que les zones de combat entre les forces du gouvernement syrien appuyées par l'aviation russe et les rebelles syriens, tandis que le groupe terroriste autoproclamé "Etat islamique" (EI/Daech) et Front al-Nosra (branche syrienne d'Al-Qaïda) qui contrôlent plus de 50% du territoire, en sont exclus. Dans cette résolution, le Conseil appelle les parties concernées à honorer leurs engagements et estime que cette cessation des hostilités "constitue un pas vers l'instauration d'un cessez-le-feu durable", tout en réaffirmant "le lien étroit entre un cessez-le-feu et un processus politique parallèle". Le conflit syrien a fait plus de 260.000 morts depuis 2011 et a déjà poussé à la fuite plus de la moitié de la population du pays.




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