«Les prix ont grimpé, mais cela ne devrait pas dépasser un seuil élevé»La traçabilité, les capacités de stockage, le conditionnement et l'écoulement des fruits et légumes vont s'améliorer selon le ministère du Commerce.
Un document de traçabilité des produits agricoles sera bientôt instauré en Algérie, selon Abdelaziz Aït Abderrahmane, directeur général de la régulation des activités commerciales au ministère du Commerce. «Il y a une nécessité que l'agriculteur puisse fournir un document de traçabilité qui permette le suivi de son exportation jusqu'au marché», a-t-il précisé, hier, sur les ondes de la Radio algérienne. La pièce comportera la nature de la marchandise, son prix et le nom du client. Cette formalité devra faciliter aux services de sécurité le contrôle des cargaisons lors de leur transit par route pour mieux lutter contre la fraude et la spéculation qui perturbent, comme il est constaté ces jours-ci, le marché. Il semblerait, toutefois, que les producteurs se méfient d'un tel dispositif craignant qu'il s'agisse en fait d'une facture. «Nous ne sommes pas des commerçants et n'avons pas à établir de facture» disent-il selon M. Aït Abderrahim qui a affirmé que son département est en train de les rassurer pour qu'ils adhèrent à la décision. Par ailleurs, pour mieux réguler le secteur, six nouveaux marchés de gros seront livrés à la fin de 2018 selon le même responsable. Prévus depuis 2011, ces espaces seront construits, a-t-il dit, suivant les normes internationales contrairement à ceux qui existent actuellement. Destinés à centraliser l'écoulement des fruits et légumes, ils seront dotés «de chambres froides, d'unités de conditionnement et de plateaux d'exportation.» Deux d'entre eux ont été déjà réalisés à Aïn Defla et Sétif pour renforcer les capacités des anciennes surfaces estimées, elles, à une quarantaine environ dans tout le pays. C'est la société publique Magro, créée en 2013, qui est chargée de diriger l'opération et, si l'on croit sa documentation, les nouveaux marchés centraux auront une allure ultramoderne et comprendront des équipements à faire rêver. Conçus sur le modèle des grands malls américains, ils réuniront à l'intérieur de leur bâtiment principal diverses commodités en plus d'une zone de tri et d'emballage, de locaux pour les services phytosanitaires, d'un siège pour l'association des mandataires et d'une déchetterie. Pour ce faire, Magro a identifié des superficies disponibles de 174 hectares en plus de 91 hectares à aménager. La capacité totale développée sera de 3 millions de tonnes par an pour couvrir les besoins de 38 wilayas où résident 34 millions d'habitants.
Le nombre d'emplois permanents qui seront ainsi créés sont estimés à une fourchette allant de 20.000 à 24 .000. La production agricole en Algérie atteint 135 millions de quintaux par an, mais une partie de ce volume n'atterrit pas forcément dans les marchés de gros. «Une partie est directement acheminée vers les collectivités et une autre est écoulée aux revendeurs», a reconnu Abdelaziz Aït Abderrahim au cours de la même émission. Il a expliqué la hausse qui plombe actuellement le moral des consommateurs par une perturbation passagère de fin de saison. «Nous avons dépassé les produits de plein champ. Les prix ont grimpé, mais cela ne devrait pas dépasser un seuil élevé», a-t-il tenu à rassurer. D'après lui, la tomate qui frôle en ce moment la barre des 200 dinars devrait revenir progressivement à un coût normal avec l'entrée sur le marché des quantités cultivées sous serre. La crise du fruit rouge est en grande partie liée à la difficulté de sa conservation, mais aussi à l'insuffisance des unités de transformation qui ont été incapables d'absorber le surplus de production de cette année. Abdelaziz Aït Abederrahim a par ailleurs déclaré qu'un accord a été trouvé avec les grossistes du quartier d'El Semmar au Gué de Constantine à Alger pour la délocalisation de leur activité vers Birtouta, quelques kilomètres plus loin. La région où se concentrent actuellement les magasins de quelque 800 commerçants est saturée par les camions de gros tonnages qui gênent la circulation routière et rendent la vie des riverains infernale.
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Posté Le : 25/09/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed BADAOUI
Source : www.lexpressiondz.com