Algérie

Un centre de prise en charge, une urgence



Encore une fois, les parents des enfants autistes ont saisi l'occasion de la célébration de la journée de sensibilisation contre le trouble de l'autisme pour revendiquer la réalisation d'un centre de prise en charge des enfants autistes de la wilaya de Aïn Témouchent.C'est le cas de Mme Chakour Rouba Setti, mère d'un garçon autiste, qui vient d'appeler les autorités de la wilaya pour hâter la réalisation d'un projet qui tarde à être concrétisé, celui d'un centre adéquat à même de permettre de pendre en charge les enfants autistes de la wilaya pour qu'ils puissent bénéficier de ses services.
Il va sans dire que le centre de protection et de réadaptation des enfants autistes actuel est très exigu, dans la mesure où sa capacité d'accueil est très limitée, avec 65 enfants seulement, et ce, sur un nombre d'enfants autistes inscrits estimé à 276 enfants, selon le directeur du centre.
Cette revendication a été exposée à la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition féminine lors de sa visite effectuée dans la wilaya de Aïn Témouchent en avril de l'année 2019 et qui a catégoriquement rejeté l'idée d'un financement de ce projet par son département, projet évalué, rappelons-le, à cette époque à 16 milliards de centimes et dont le terrain se situe à proximité de l'université Belhadj-Bouchaïb.
L'autre problème dont font face les parents d'enfants d'autistes est le facteur âge. "Nos enfants grandissent alors que le centre actuel n'accepte que les enfants âgés entre 5 à 16 ans. Quel sera le sort des enfants qui seront âgés au-delà de cet âge limite ' Il faut que ce centre soit doté de moyens adéquats dont les ateliers au même titre que ceux des centres de la formation professionnelle", a déclaré à la presse Mme Chakour.
Selon nos informations, Mohamed Moumen, wali de Aïn Témouchent, qui a été très attentif à cette revendication et qui a assisté à la cérémonie de la célébration de cette journée, a promis de fournir des efforts pour la concrétisation de ce projet, qui tient à c?ur aux dizaines de parents, qui buttent sur ce problème, et ce, à travers un budget supplémentaire.
Pour ce qui est de l'actuel centre de protection et de réadaptation des enfants autistes, son directeur, Bouazza Abid Abdelaziz, a indiqué que le nombre d'enfants inscrits au niveau du centre est estimé à 276 enfants issus de l'ensemble des 28 communes de la wilaya, répartis à travers cinq classes selon le niveau et qui regroupent des cas extrêmes au cas de la première année adaptée, une salle psychomotrice et une autre salle qui regroupe tous les ateliers. "Nos ateliers sont thérapeutiques et ne sont pas des ateliers de travail, sachant que l'enfant autiste a toujours un domaine qui lui est spécifique et qu'ont doit détecter", a-t-il expliqué.
Il est utile de rappeler que les enfants autistes font partie des personnes aux besoins spécifiques qui nécessitent une prise en charge et une attention particulière par l'entourage pour appuyer leurs penchants et leur créativité dans les différents domaines.
Sur ce sujet, Fatima Berkane, psychologue, a souligné que l'enfant autiste fait partie des personnes aux besoins spécifiques, dont ceux qui sont surdoués, ceux qui réussissent, des enfants normaux et d'autres qui ont un niveau intellectuel assez bas.
"Ces capacités, on les découvre à travers l'application des tests des capacités cognitives à travers l'échelle de l'intelligence Wechsler, sachant que la plupart des enfants autismes ne répondent pas aux tests d'intelligence. Ils ont donc besoin de se rendre à l'évidence qu'ils sont des êtres humains et non des machines.
Ces enfants autistes ne sont pas des aliénés, comme veulent le faire croire certains, car ce sont tout simplement des personnes aux besoins spécifiques qui ont besoin d'une prise en charge spécifique", a-t-elle martelé.
Rappelons que le centre de réadaptation et de protection des enfants autistes de Aïn Témouchent a organisé plusieurs activités dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de sensibilisation sur le trouble de l'autisme, dont une journée d'étude tenue mercredi dernier au niveau du complexe culturel avec pour thème principal "Les méthodes de prise en charge de la maladie sur le plan psychologique et médical des autistes".
Selon une psychologue, le travail est axé exclusivement sur la sensibilisation et la prise de conscience chez les parents, sachant que jusqu'à l'heure un grand nombre de personnes n'ont aucune idée sur l'autisme dont souffre leurs enfants, sachant que les véritables causes et méthodes de traitement de l'autisme sont une réalité qui demeure toujours un casse-tête pour les différentes parties en relation.

M. LARADJ


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