Un centre d’études koweïtien estime qu’il ne sera pas au rendez-vous de 2009

Menaces sur le million de logements ? Dans une récente interview livrée à l’agence de presse britannique Reuter, et à une question sur sa volonté de se représenter pour une troisième mandat, le président de la République a eu cette réponse, lourde de sens: «Pour le moment, je dois achever correctement mon second mandat et concrétiser toutes les promesses électorales.» L’une des promesses auxquelles le président de la République tient, la plus importante certainement pour les populations en quête de toit, est le programme du million de logements. Entre les déclarations des officiels qui reconnaissent certains retards, et les constats effectués par la presse et les observateurs, un certain décalage s’est installé dans le discours. Et c’est certainement les déclarations et les contre-déclarations qui ont fait que le président exhorte son ministre de l’Habitat à sillonner les wilayas du pays pour s’enquérir de l’état réel d’avancement des projets d’habitat initiés dans le cadre de ce programme. Le récent coup de gueule des entrepreneurs qui ont dénoncé la hausse qu’ont connue certains matériaux de construction tels le ciment, fait craindre le pire quant au rendez-vous de 2009. Mais voilà qu’une autre donne est venue, elle aussi, pour ajouter au malaise ambiant un peu plus de complexité. En effet, un centre d’analyses koweitien, Al-Markaz, affirme, sans ambages, que l’objectif de réalisation d’un million de logements d’ici à 2009, contenu dans le programme de relance économique du président Bouteflika, «ne sera pas atteint». L’analyse de ce centre d’études décortique le secteur de l’immobilier en Algérie et en veut comme preuve le faible niveau des industries de construction dans notre pays. Tout n’est pas noir pour cette étude qui pointe les faiblesses du secteur, car, selon elle, le bâtiment profite de la croissance économique mais surtout des prix, extrêmement, élevés du pétrole sur le marché mondial. A cela s’ajoute une demande sur le logement qui ne baisse pas dans le pays et que l’étude situe entre 250 et 300.000 logements. Mais pour Al-Markaz, le secteur du bâtiment pâtit aussi du retard pris dans la libéralisation de l’économie et par ricochet les difficultés que rencontrent les opérateurs avec la bureaucratie ainsi que le peu de transparence dans la passation des contrats. Toujours est-il, le président a promis qu’il sera au rendez-vous de 2009 et qu’il pèsera de tout son poids pour que les obstacles à la concrétisation de ce gigantesque projet soient levés dans leur totalité. Au-delà de la personne du président, il y va également de la crédibilité de l’Etat. C’est tout le sens du message du chef de l’Etat. Farida Kadache