Algérie

Un casse-tête bien algérien



La nomination d'un nouveau ministre des Ressources hydriques intervient dans une conjoncture spéciale, marquée par un stress hydrique assez inquiétant. Cela à telle enseigne que la nouvelle appellation du ministère a vu l'insertion du mot «Sécurité hydrique», qui renseigne sur l'importance des nouvelles tâches dévolues au nouveau ministre. Le désormais ancien ministre semble avoir fait les frais d'abord, d'une crise hydrique subite, conjuguée à une gestion quotidienne chaotique, qui a vu le limogeage «inutile» de plusieurs cadres gestionnaires, sur fond de contestation sociale inouïe. Karim Hasni, nouveau ministre des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique, est attendu sur ce chantier «périlleux», nécessitant une réelle stratégie de travail. Un véritable brasier sur lequel devra évoluer le successeur de Mihoubi, qui aura la lourde tâche de lancer, simultanément, «des chantiers éparses» en guise de solutions à cette crise qui persiste. En fait, le nouveau locataire du ministère des Ressources en eau devra faire preuve d'ingéniosité et user d'une grande persévérance, afin de mettre en branle un immense chantier au sein de son secteur. Il s'agit, a priori, de l'élaboration d'un plan d'urgence, à mettre en place rapidement, en vue de mobiliser les ressources hydriques palliatives nécessaires, dans l'espoir de juguler la crise ambiante à l'orée d'une saison, qui s'annonce chaude sur plus d'un plan. Il y a également lieu, de renforcer les capacités nationales de dessalement d'eau de mer. Cela conformément aux orientations du président Tebboune, qui avait ordonné, début juin écoulé, lors d'un Conseil des ministres, le lancement de projets de dessalement de l'eau de mer, face à la crise hydrique persistante. Il est prévu, à ce sujet, la réalisation de six nouvelles stations de dessalement d'eau de mer, dans le but d'augmenter les capacités du pays dans ce sens. Elles s'ajouteront aux stations déjà en service. Cela est d'autant plus plausible, que les coûts de réalisation de ces stations ont connu des baisses significatives, passant de 10 dollars le m3 à près de 0,6 dollar, durant ces dernières années. Par ailleurs, le nouveau ministre des Ressources en eau pourrait s'appuyer sur ses partenaires, notamment le ministère de l'Energie et les expertises du Conseil national économique, social et environnemental (Cnese). Ce dernier, rappelons-le, avait préconisé une série de mesures et d'alternatives, afin de permettre de gérer au mieux cette problématique majeure.L'une des principales recommandations émises par les experts du Cnese, étant le passage à une nouvelle tarification du prix de l'eau, avec des variations préférentielles selon la clientèle. Des experts dans le domaine économique avaient, également, prône la création d'une agence de gestion des projets de dessalement de l'eau de mer. L'autre chantier auquel devra s'atteler, Karim Hasni, étant celui de l'épuration des eaux usées. Un casse-tête supplémentaire pour le secteur, qui nécessitera davantage d'efforts et de volonté, afin de mobiliser les volumes d'eau supplémentaires pour le secteur agricole et celui industriel. Les pouvoirs publics ambitionnent de porter le volume des eaux épurées estimé, à plus de 450 millions de mètres cubes annuellement, à deux milliards de m3/an, à l'horizon 2030. L'autre chantier d'envergure est celui de la lutte contre l'envasement des barrages. Il y a lieu de signaler, à ce sujet, que le volume perdu par envasement des barrages est estimé en 2020 à «1279,26 millions de m3 soit 16,4% de la capacité totale initiale de stockage qui est de l'ordre de 7754,83 millions de m3». L'enveloppe financière prévue pour la période 2020-2024 est évaluée à 390 milliards (mds) de dinars dont 218 mds de DA sur le court terme.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)