Algérie - Revue de Presse

Un cas flagrant d?abus d?autorité à El Kala


Les sages-femmes en colère Cet abus d?autorité a fini par avoir, pour cette raison précisément, de sérieuses répercussions dans l?entourage de l?accoucheuse. Les faits remontent au 24 mai dernier lorsque la sage-femme reçoit vers 20h15 une patiente de la commune du Lac des oiseaux. Après l?avoir examinée, elle constate qu?elle « n?est pas en travail » et lui recommande de regagner son domicile comme l?exigent les règles de l?art. Ce qui se passa, ensuite, on l?apprendra le lendemain lorsque le mari viendra annoncer le décès de son épouse survenu la veille, vers 23h, des suites d?une hémorragie qui s?est déclarée alors qu?il tentait seul l?accouchement de son épouse. Il n?y a pas eu de plainte officielle, qui serait, par ailleurs, irrecevable, puisque l?hôpital n?est, en aucune façon, responsable du décès. Cependant, le directeur de l?hôpital juge qu?il faut, à tout hasard et par précaution, suspendre de ses fonctions la sage-femme qui a examiné la défunte pour le motif de « mauvais diagnostic » qu?il a lui-même prononcé. La sanction qui intervient 48 h après est accompagnée d?une mesure de suspension du salaire. C?est de l?abus ! Il n? y a pas eu faute professionnelle, s?insurgent les collègues de la praticienne suspendue après l?attente d?une rétractation du directeur qui, manifestement, n?a pas tenu compte des premières protestations de la corporation. « Ce n?est pas au directeur de l?hôpital de décider s?il y a eu ou non de mauvais diagnostic ou de faute professionnelle. Il n?en a pas les prérogatives et, encore moins, les compétences. Il y a une commission prévue à cet effet. Elle n?a pas été saisie parce que tout simplement, il n?y eut aucune plainte », nous apprennent les sages-femmes d?El Kala. Le directeur, contacté à ce propos, justifie pour sa part la décision de suspension par l?existence d?un rapport de la DAS (direction de l?action sanitaire) qui accuse la sanctionnée. « Faux et archifaux, nous dit péremptoire le directeur de la DAS contacté à son tour, le rapport ne conclut à aucune faute professionnelle ou déontologique. » En fait, ajoute-t-on, le directeur, nouveau venu, a cherché à réagir énergiquement et seul pour asseoir son autorité. Il n?a pas consulté les parties concernées comme prévu par les textes pour ce genre de situation et il est, aujourd?hui, dans l?impasse car il ne sait pas comment réintégrer et rétablir dans ses droits un travailleur qu?on a sanctionné sans raisons valables. Le directeur a, sans aucun doute, commis une faute grave en sanctionnant sans raison valable la sage-femme mais, ajoutent nos interlocuteurs, c?est le silence de l?administration qui nous éc?ure encore plus. Il y a comme une entente tacite des responsables pour couvrir le directeur de l?hôpital. La direction de la santé publique et de la population a été pourtant saisie et détient une copie du rapport de la DAS qui disculpe la sage-femme qui, manifestement, est victime des ambitions du directeur.
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