Algérie

Un camion-librairie à la Grande Poste



Un camion-librairie à la Grande Poste
Lancée en 2011 par les éditions El Hikma, la librairie ambulante propose des livres à la vente.Vu de loin, le camion ressemble à s'y méprendre aux gargotes ambulantes ouvertes aux abords des stades ou des gares routières. Installé près de l'esplanade de la Grande Poste et de l'allée où se trouvent des bouquinistes, le camion est en fait une librairie ambulante.Le vendeur qui reçoit tout sourire les clients ne propose pas des sandwichs frites-omelette ou des boissons fraîches, mais des livres : des romans, des contes pour enfants, de beaux livres joliment reliés, des essais, etc.Propriété de la maison El Hikma qui dispose d'une librairie sur les hauteurs de la rue Didouche Mourad, le camion est en activité depuis plus d'un mois. «L'idée m'est venue il y a au moins dix ans, lors d'une discussion à bâtons rompus avec notre conseiller installé au Québec qui m'a assuré qu'aucune librairie de ce genre n'existe dans le monde. Cette personne qui se charge de l'achat des droits de livres, tels que ceux, à succès, de Noam Chomsky, réédités plusieurs fois, m'a assuré qu'il y a des bibliobus pour la lecture, mais pas pour la vente.L'ex-ministre de la Culture, Khalida Toumi, dont j'ai souhaité le soutien, s'est dérobée. Je n'ai pas les moyens de louer un local à 50 millions de centimes sur la rue Didouche. Je suis satisfait du résultat. Cette expérience a bien marché. J'ai ôté de la tête des clients l'idée que de tels espaces ne proposent pas seulement des sandwichs», explique Mohamed Madi, directeur de la librairie El Hikma et président du Syndicat national des éditeurs de livres (SNEL). L'expérience a été lancée effectivement en 2011. Des villes ont été sillonnées par le personnel d'El Hikma. Le succès a été au rendez-vous. «On compte à peine plus de 150 librairies à travers tout le pays. Une ville comme Constantine ne dispose que d'une seule.A Bordj Menaïel (Boumerdès), l'engouement de la population a été formidable. Le lecteur, critiqué à tout bout de champ, ne trouve pas d'espaces. Il suffit aux professionnels de se rapprocher de ce lectorat potentiel», estime le vendeur, très enthousiaste. Le camion-librairie ne propose pas seulement des livres de l'éditeur El Hikma, mais aussi des autres partenaires de la SNEL.Selon M. Madi, dont le père est imprimeur-éditeur depuis la fin des années 1970, des «facilitations» contribuent au succès de cette expérience. «Mon livre se vend ici mieux que dans ma librairie de la rue Didouche. J'ai proposé aux autres éditeurs cet espace. Ils peuvent proposer leurs titres sans contrepartie financière. De plus, nous proposons une réduction de 15%. Nous avons fait le choix de proposer des livres qui collent à la saison estivale», précise-t-il.Un chapiteau devrait être ouvert durant le Ramadhan à proximité de la «librairie». Des débats et des ventes-dédicace devraient y être organisés. «Le P/APC d'Alger-Centre a été très coopératif et nous a même proposé de laisser ouvert l'espace jusqu'à la fin de l'été. La librairie fermera à une heure du matin durant tout le mois sacré. Nous aurons deux équipes qui recevront les clients. Nous souhaitons l'adhésion des autres éditeurs à qui nous ouvrons le chapiteau», relève M. Madi.Un engagement franc de l'actuelle ministre est réclamé par l'éditeur : «Les aides de l'Etat n'ont pas bénéficié à notre maison d'édition. L'ex-ministre de la Culture, Khalida Toumi, qui voulait avoir les gens à sa botte, m'a exclu. Moi, j'ai toujours préféré rester en dehors du business. En cinq ans, mon catalogue a compté au moins 150 titres. Je suis un syndicaliste et seul l'intérêt des éditeurs (160 sont adhérents au SNEL, ndlr) compte pour moi. Le fonds d'aide, certes nécessaire, doit être géré d'une manière transparente. Les thuriféraires qui avaient l'oreille de l'ancienne ministre ont fait régresser la chose culturelle. Le centre du livre, lancé en 2009, n'a pas marché. J'ai bon espoir que l'actuelle ministre puisse travailler avec les vrais professionnels du secteur, tels que le SNEL», relève l'éditeur qui souhaite la création d'un observatoire du livre, une révision de l'avant-projet de loi du livre qui instaure la censure, et une gestion participative.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)