Algérie

Un cambriolage et dix ans de prison



Les faits se sont produits à la cité Gammas, le 19 mars 2OO7. L'inculpé, H.K, 27 ans, aux antécédents judiciaires connus, profitant de l'obscurité et de l'heure avancée, s'est introduit au domicile de la victime, B.D. en sautant le mur d'enceinte, le visage masqué par un chèche. Il surprit dans le salon, la soeur du propriétaire, R.N., qui veillait encore. Le voyant, cette dernière s'est mise à crier. Il la roua de coups pour l'empêcher d'ameuter les voisins trop occupés par la célébration d'une cérémonie de mariage. Réveillé par les cris de sa soeur, B.D accourut au salon pour se voir menacer à son tour par l'agresseur qui exigea le silence et la remise de tous les bijoux de la famille. Mais sa demande ne fut pas satisfaite à cause de l'absence du domicile des bijoux convoités. Il se contenta de prendre la somme de 4 millions de centimes qui lui furent remis avant de prendre la fuite. Mais le chèche qui lui masquait le visage tomba et il fut reconnu par le propriétaire comme étant un de ses voisins résidant non loin là. Cette affaire, traitée au cours de l'audience du tribunal criminel de Constantine lundi dernier, a connu des joutes oratoires et des passes d'armes très suivies et passionnantes entre, d'une part, la défense de l'inculpé, forte de plusieurs éléments qu'elle a voulu mettre à profit pour établir la présomption d'innocence de son client, et celle de la partie civile et du parquet, d'autre part, qui ont invoqué la violation de domicile, la menace et la violence dont avait usé l'inculpé qui fut formellement identifié. Ainsi, la partie civile a fait valoir, en substance, que l'inculpé, H.K., récidiviste notoire, était doublement coupable pour avoir commis les faits qui lui sont reprochés en utilisant la terreur et la violence pour arriver à ses fins. Pour le parquet, les faits reprochés à H.K. sont dûment établis et reconnus par lui-même au début de l'instruction. Cela est suffisant pour établir sa culpabilité bien qu'il se soit rétracté par la suite en essayant d'introduire une tierce personne dans l'accomplissement des faits. Le parquet requit la perpétuité et une amende de 1OO millions de centimes. S'appuyant sur des « contradictions évidentes » dans les déclarations des victimes, la défense de l'inculpé a affirmé que son client devait bénéficier de la présomption d'innocence. En effet, précise cette défense, si les victimes ont prétendu avoir formellement identifié leur agresseur, pourquoi ont-elles déposé plainte contre «X» ? Et de s'interroger si H.K. n'était pas plutôt accusé pour ses antécédents judiciaires, auquel cas cela ne doit nullement constituer un motif d'inculpation. Et la défense de l'inculpé finit par conclure que son client est injustement poursuivi sur de simples déclarations et non sur la base de preuves irréfutables. S'étonnant ensuite de la demande formulée par le parquet qui avait requis la perpétuité contre son client, la défense de l'inculpé demanda son acquittement pur et simple. Après délibération, le tribunal a prononcé la condamnation de H.K. à une peine de 1O années de prison ferme assortie d'une amende de 1OO millions de centimes et une autre de 2O millions de centimes, à titre de dommages, pour les victimes.


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