Algérie

Un calme précaire règne à Ghardaïa



Un calme précaire règne à Ghardaïa
La ville de Ghardaïa s'est réveillée hier en se demandant si le calme précaire allait durer, ne serait-ce que le temps que les gens reprennent leur souffle et se remettent à adopter un semblant de vie normale.La veille, l'atmosphère demeurait lourde et les craintes grandes. Mais la relative accalmie a encouragé certains commerçants à rouvrir en fin de journée. Mais ceux de la communauté mozabite restent fermés, tout comme les établissements scolaires.Dans la soirée de mardi, des renforts de la Gendarmerie nationale continuaient à arriver en ville et à se déployer sur les axes routiers et notamment dans les zones tampons entre les deux communautés.Minuit passé, l'hélicoptère de la Gendarmerie nationale survolait toujours la ville, histoire de vérifier que tout était calme, mais aussi et surtout pour rassurer les populations.La journée du mardi a été surtout marquée par la comparution de 18 personnes interpellées lors des incidents de ces derniers jours. Dix d'entre elles ont été condamnées à des peines allant de 3 à 18 mois de prison, tandis que cinq ont écopé de peines avec sursis et trois relaxées. Hier, c'est le général-major Abdelhafid Abdaoui, chef du 4e commandement de la Gendarmerie nationale (Ouargla), accompagné de plusieurs de ses officiers, qui est allé à la rencontre des commerçants de la place du marché.Une foule de commerçants, mais surtout de jeunes remontés, vient à sa rencontre. Se voulant rassurant, le général-major a promis que ses hommes resteraient sur place et assureraient la sécurité et la quiétude des citoyens. Ces derniers n'ont pas arrêté de se plaindre du comportement des forces de sécurité, jugé impartial, lors des derniers affrontements. Les policiers étaient particulièrement ciblés. Le général-major intervient pour ramener le calme.Mais la tension restait palpable et la plaie tellement profonde qu'il est difficile d'imaginer un semblant de dialogue, dans la sérénité, entre les deux communautés. Un notable mozabite nous avoue la gravité de la situation : "J'ai des amis arabes, mais maintenant, lorsqu'on se croise dans la rue, chacun de nous baisse les yeux et nous sommes tous deux gênés." Pour un représentant de la communauté arabe, rencontré à Zgueg Lihoud : "Le sang a coulé, rien ne sera plus comme avant."La tension que vit la ville de Ghardaïa depuis trois mois a induit des pertes financières importantes, mais aussi la fuite de nombreuses familles obligées de s'installer ailleurs.C'est le cas du quartier Benghanem, dans la palmeraie de Ghardaïa, qui accueille de nombreuses familles et de nombreux commerçants mozabites ayant fui les quartiers chauds de la ville. Des marchés informels ont été installés sur la voie publique et l'ambiance fait oublier le spectacle fantomatique qu'offre le centre-ville de Ghardaïa. Le calme précaire s'installe doucement, mais sûrement, avec une volonté affichée par le commandement unifié des forces de sécurité, pour ramener le calme et la sérénité.Aussi, il est encore trop tôt pour parler de retour à la normale et surtout pour évoquer une éventuelle reprise du dialogue entre les deux communautés.A. B.NomAdresse email




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