Algérie

Un cadre de vie déplorable



C'est un état des lieux déplorable qui saute aux yeux à la cité Abdelmadjid Benrebiaâ, plus connue sous le nom de lotissement de la 5e tranche de Zouaghi Slimane.Un premier constat révèle l'absence d'accès aux maisons, l'insécurité totale, des chaussées non goudronnées et un manque d'infrastructures d'utilité publique.
En parcourant le site en voiture, car il est très difficile de le faire à pied, on a l'impression d'être au c?ur d'un chantier inachevé et abandonné, ce qui n'est pas le cas. Car dans ce quartier créé en 1994, environ une centaine de familles habitent depuis plus de 10 ans.
Elles souffrent quotidiennement de l'absence des moindres commodités d'une vie digne, et cela sous le silence des autorités locales. Selon quelques témoignages des riverains, un budget de 10 milliards de centimes a été débloqué en 2013 pour effectuer des travaux d'aménagement et de VRD sur le site, et dont le maître de l'ouvrage est la direction de l'urbanisme, de l'architecture et de la construction (DUAC). Inscrite en avril 2013, toujours selon les concernés, l'opération n'a été lancée qu'en septembre de la même année.
«Vu la lenteur des procédures administratives et le retard dans le lancement des travaux, les entreprises engagées par la DUAC n'ont réalisé que des pseudo-trottoirs, pour ne pas dire des petites bordures, et quelques réseaux d'éclairage public, en consommant plus que la moitié de l'enveloppe, soit environ 7 milliards de centimes», a déclaré l'un des riverains.
Vu l'état déplorable des lieux et la dégradation de la chaussée, les travaux effectués demeurent imperceptibles. «Si les autorités concernées ne prennent pas ce problème au sérieux et lancent dans les plus brefs délais une nouvelle opération, tout ce qui a été réalisé auparavant va se détériorer», a alerté notre interlocuteur.
Et d'ajouter qu'une nouvelle opération d'aménagement de la route a été inscrite en mars de l'année écoulée, et les procédures administratives ont été achevées en décembre 2017. «À ce jour tout est bloqué au niveau de la DUAC. Nous ne savons pas si les entreprises ont été désignées, ni quand les ODS seront signés. C'est le flou», a-t-il fulminé.
Perplexes et inquiets, les citoyens présents affirment qu'ils ne voient plus le bout du tunnel, tout en exprimant leur ras-le-bol vis-à-vis de cet état d'abandon de leur quartier par les autorités locales. D'autre part, Abdelhak Ghodbane, l'un des habitants, nous a avoué que les autorités ont été saisies à maintes reprises, notamment les services de la commune de Constantine et ceux de la wilaya, mais toutes les requêtes adressées sont restées sans suite.
Manque d'infrastructures et insécurité
Rencontrés sur les lieux, des habitants n'ont pas manqué de déplorer le manque des équipements de base, à commencer par les bennes à ordure. Ils se disent contraints de déplacer quotidiennement leurs déchets ménagers en voiture afin de les déposer dans des bennes placées en dehors de leur quartier.
Pour les personnes qui ne sont pas véhiculées, il est très difficile de se déplacer à pied, particulièrement durant la période des intempéries, vu l'état impraticable des routes.
«Des habitants qui n'ont pas de véhicules n'hésitent pas à jeter leurs déchets à proximité des maisons en cours de construction, en rendant les lieux invivables. Nous croulons ici sous les ordures, c'est inacceptable ! En plus, les agents du nettoiement de la commune refusent d'aborder ce quartier qui est en chantier permanent», a martelé Abdelhak Ghodbane. Ce dernier nous a avoué également que les courriers postaux ne parviennent jamais à destination, faute de panneaux d'indication dans la cité. «Nous nous sommes mis en accord avec le facteur, pour qu'il dépose notre courrier chez un ami d'un autre quartier», a-t-il regretté.
Pour ce qui est des infrastructures, M. Ghodbane a appelé les responsables à réaliser une école dans ce quartier, qui devient grand et peuplé. «Les enfants parcourent quotidiennement 2 km pour aller dans une école située à l'extérieur du lotissement. Ils sont exposés à tous les dangers, vu l'isolement de cet endroit», a-t-il expliqué. «Nous souffrons également de l'insécurité. Nous faisons l'objet d'une moyenne de trois à quatre cambriolages par mois. Nous vivons dans le stress et la peur permanents, sans savoir vers quel responsable nous orienter.» Malgré les appels des habitants, la situation n'a pas changé.
Actuellement, les citoyens réclament l'intervention du wali de Constantine pour les sortir de ce cauchemar


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