Erdogan a considéré la tentative du coup d'Etat fomenté par un groupe d'officiers comme un cadeau de Dieu. Pas normal le mec ! Mais passons d'abord en revue les événements avant de nous attarder sur la pensée «erdoganesque». Vendredi soir, une partie de l'armée s'est soulevée, mais une partie seulement. 265 morts plus tard, le putsch a fait pschitt et le pouvoir d'Erdogan en sort renforcé.Le coup, teinté d'amateurisme, était désorganisé en diable, peu soutenu, à la fois par la population mais aussi par l'armée elle-même, patiemment noyautée par le sultan durant des années : seules la gendarmerie et une partie de la force aérienne ont pris part au soulèvement. La coordination des différents groupes putschistes laissait franchement à désirer - certains bataillons se rendaient déjà tandis que d'autres, au même moment, bombardaient le palais présidentiel. C'était perdu d'avance...Ce qui explique peut-être la prise de distance assez rapide, à la fois des partis politiques turcs qui ont tous condamné la tentative (y compris le HDP kurde, némésis d'Erdogan) et des leaders des grandes puissances (même si Kerry a paru un instant hésiter). A ce propos, notons que tous, parfois avec réticence, parfois avec vigueur, ont blâmé le putsch - Israël comme Hamas, Russie comme USA, Arabie saoudite comme Iran... C'est assez rare pour être souligné. Il n'y a guère qu'à Damas que des tirs de joie ont été entendus.Des scènes assez insoutenables ont eu lieu par la suite : certains soldats ont été lynchés et, encore plus dérangeant, des partisans islamistes d'Erdogan ont décapité des prisonniers au cri d'Allahu Akbar, fait documenté par «Les Crises». Ne vous attendez bien sûr pas à en lire un mot dans la presse grand public. Ah ce délicieux «retour aux institutions démocratiques» chanté à Bruxelles... Et maintenant, qui est derrière 'Il semble à peu près exclu que Washington ou Moscou aient quelque chose à voir là-dedans. Aux premières heures, quand on ne connaissait pas encore l'étendue de la conspiration, l'on pouvait peut-être se dire que l'un des deux grands pouvait être derrière - voire les deux ensemble ! (Kerry était à ce moment à Moscou avec Poutine et Lavrov) C'était quand même un peu tiré par les cheveux car le timing posait problème : il y a quelques mois, d'accord, mais maintenant... Après le Brexit, Washington n'a sans doute pas envie de voir une autre composante de l'empire, l'Otan, battre de l'aile.(A suivre)
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Posté Le : 18/07/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Chérif Abdedaïm
Source : www.lnr-dz.com