«Un but et tout peut changer»

Moins explicite sur les manières, le coach national tient toujours aux formes. Les questions des journalistes lors de la conférence d'hier beaucoup plus portées sur le mental des troupes au lendemain de la défaite contre la Guinée équatoriale ont mis en feu un Belmadi qui croit toujours que son équipe est encore en vie. Des mots forts qui réconfortent à la veille d'une rencontre qui a tous les ingrédients pour être une finale.«Ça aurait pu être une finale, un peu comme l'avait été notre match en 2019 face au Sénégal. Deux grandes nations qui s'affrontent. En espérant que ça sera un beau match», assurera d'emblée Belmadi qui est revenu inévitablement sur les raisons de l'échec de dimanche soir et celui de mardi dernier contre la Sierra Leone. A-t-il pensé que son équipe était méconnaissable en ce début de tournoi '
«Sur les deux rencontres, l'Algérie n'était pas méconnaissable. C'était une Algérie inefficace, qui a manqué d'adresse. Je pense que votre question aurait été tout autre si on avait été plus efficace. On a pris un but, presque gag», répondra-t-il fermement. Et de mettre un point final à la polémique qui fait la comparaison entre les prestations de Belaïli en Coupe arabe et celles durant cette compétition africaine. «La Coupe arabe et la CAN sont deux compétitions totalement différentes».
Que s'est-il alors passé depuis le premier match de cette CAN ' A cette interrogation, il réfutera l'esprit hautain qu'on pourrait prêter à ses joueurs. «Nos 35 matchs sans défaites montrent qu'on respectait toujours nos adversaires. Ce n'est pas un complexe de supériorité. Le problème est ailleurs. Notre problème majeur est le manque d'efficacité», dira Belmadi en concluant son analyse par un constat qu'il ne cesse de faire depuis qu'il est à la barre technique des Verts. «Ça prouve que le football n'est pas une science exacte. On a les meilleures statistiques offensives dans cette CAN. On a eu la meilleure attaque lors des qualifications CAN et de la Coupe du monde. On ne peut pas l'expliquer.»
A-t-il encore confiance en ses joueurs pour revenir dans la course au titre ' Belmadi ne doute pas et le fait savoir. «J'ai 100 % confiance en mes joueurs, c'est évident. On peut parler jour et nuit, mais le plus important se passe sur le terrain. On doit battre n'importe quelle équipe qui arrive. J'espère qu'on le montrera demain», assure l'entraîneur algérien qui pense que battre la Côte d'Ivoire est une manière de prouver son existence. «On doit absolument gagner si on veut continuer à exister. C'est un gros challenge. On connaît ce truc là, et on a toujours répondu présent», affirme encore Djamel Belmadi qui reconnaît la difficulté de la tâche, presque comme toujours. «Ça fait déjà 3 ans que c'est difficile. Faire une finale de Coupe d'Afrique est difficile aussi. Demain, ça ne sera pas facile, mais même dans nos matchs de préparation, j'ai toujours eu le sentiment qu'on jouait nos vies», laisse-t-il entendre celui qui dit affectionner ce genre de défis. «Je dois prendre des décisions, les assumer mais j'ai toujours été dans le dur en tant que coach. J'aime être dans cette situation».
Que pense-t-il de l'adversaire ivoirien qui avait causé beaucoup d'ennuis à son équipe en 2019 en égypte. «Il y a une différence entre leur équipe de 2019 et celle-là. Le socle est toujours là mais la moitié de l'équipe a changé. On ne peut pas toujours rester dans le passé même si on peut en apprendre», relève Belmadi qui a bien apprécié le soutien des Algériens après les deux dernières contre-performances. «On sait que tout le monde nous soutient. Ce n'est pas nouveau. Mais on sait qu'au final, c'est nous qui sommes sur le terrain. C'est à nous de montrer nos points forts. Nous ne sommes pas loin, un but et tout peut changer», conclut Belmadi.
23e confrontation algéro-ivoirienne dont la 9e en phase finale
L'équipe nationale algérienne de football, championne d'Afrique en titre, affrontera cet après-midi à Douala, son homologue de la Côte d'Ivoire pour la 23e fois, dont la 9e en phase finale.
La nouvelle confrontation algéro-ivoirienne, sera donc la 23e (toutes compétitions confondues) entre les deux grandes nations, avec une égalité quasi parfaite aussi bien en nombre de succès (7 victoires, 8 nuls et 7 défaites) que les buts marqués et encaissés pour les Verts (26 buts inscrits et 26 encaissés).
Ce jeudi à Douala, Algériens et Ivoiriens se retrouvent dans un duel décisif, à l'instar de l'édition-1992 eu Sénégal, lorsque les Verts ont été sortis de la compétition, suite à leur défaite (0-3).
Le bilan des huit confrontations en phases finales est également identique avec 3 victoires et deux nuls pour chaque sélection, mais une différence de buts favorable aux Eléphants (15-11).
Il faut remonter au 11 janvier 1968 à Addis-Abeba (Ethiopie) pour voir la première confrontation remportée par les Ivoiriens (3-0) alors que la 8e et dernière rencontre avait eu lieu le 11 juillet 2019 à Suez (Egypte) en quarts de finale de la CAN-2019, remporté aux tirs au but (1-1, 4-3) par le tenant du titre continental.
Historique des matchs Algérie - Côte d'Ivoire en phases finales
-11 janvier 1968 à Addis-Abeba (CAN-1968/Ethiopie): Algérie - Côte d'Ivoire 0-3
-13 mars 1988 à Casablanca (CAN-1988/Maroc) : Algérie - Côte d'Ivoire 1-1 (Belloumi)
-5 mars 1990 à Alger (CAN-1990/Algérie) : Algérie - Côte d'Ivoire 3-0 (Menad, Chérif El-Ouazzani, Oudjani)
- 13 janvier 1992 à Ziguinchor (CAN-1992/Sénégal): Algérie - Côte d'Ivoire 0-3
- 24 janvier 2010 à Cabinda (CAN-2010/Angola) : Algérie - Côte d'Ivoire 3-2 (Mansouri, Bougherra, Bouazza).
- 30 janvier 2013 à Rustenburg (CAN-2013/Afrique du Sud) : Algérie - Côte d'Ivoire 2-2 (Feghouli, Soudani)
-7 janvier 2015 à Malabo (CAN-2015/Guinée Equatoriale) : Algérie - Côte d'Ivoire 1-3 (Soudani)
- 11 juin 2019 à Suez (CAN-2019/Egypte) Algérie - Côte d'Ivoire 1-1 (Algérie aux tab: 4-3) (Feghouli
*Les buteurs algériens: Feghouli (2), Soudani (2), Belloumi (1), Menad (1), Chérif El-Ouazzani (1), Oudjani (1), Mansouri (1), Bougherra (1) et Bouazza (1).