Algérie

Un bras de fer pour quels effets '


Les colères internes ont pour habitude de ne jamais trop attendre pour s'apaiser et les conflits pour se régler dans de courts délais. Et pour cause ! Le sérail n'aime pas trop que les prises de bec ou les scandales qui le secouent s'étalent hors des enceintes censées le protéger des regards qui lui sont étrangers. L'opinion publique illustre parfaitement ces regards extérieurs auxquels rien n'échappe, contrainte, depuis des lustres, à regarder par le trou de la serrure, à tendre l'oreille au moindre son émis par El Mouradia et à accorder du crédit à la plus banale des rumeurs. Banale, alors que rien ne l'est jamais lorsque les propos tournent autour de ce qui secoue les flancs du palais et contrarie ses certitudes. Est-ce que l'on est programmé à ne pas penser et à seulement exécuter ' Le bras de fer engagé par un militant contre son propre parti, surtout lorsqu'il occupe par la grâce de ce dernier un siège aussi important que celui de président d'APN, renseigne chaque jour un peu plus sur l'entêtement des pouvoirs publics à ne céder à rien. Le contraire pourrait signifier faiblesse, que le système aux prises avec l'un des siens a fini par céder créant ainsi un précédent incompatible avec ses principes. Ne pas permettre que l'image qu'il s'est forgée au fil des ans pour contraindre à la reddition ceux qui, à l'extérieur, comploteraient contre lui et auraient pour projet de l'atteindre en fait partie. Il serait inhabituel mais fort intéressant qu'un matin, ceux que l'on lance aux trousses des autres s'opposent à leur tour aux directives, disent non et refusent d'appliquer les enseignements qui vont à l'encontre de la légalité. En l'absence d'une offre qui lui permette de quitter les lieux la tête haute, Bouhadja persiste et signe face à une autorité que d'aucuns affirment prise de court. En réalité cette dernière ne serait pas si surprise que cela par la suspecte arrogance de l'un des siens. Le voilà qui inconsciemment vole au secours d'une administration en sérieuse perte de crédit. Il représente peut-être sans le vouloir cette caution dont elle a besoin pour réduire la sévérité du regard inquisiteur.M. B.
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