Algérie

Un bras de fer avec l'allié islamiste



Un bras de fer avec l'allié islamiste
Pouvoir - A trois mois des élections municipales, la Turquie s'enfonce dans la crise provoquée par ce scandale sans précédent qui menace son Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, fermement décidé à résister par tous les moyens à la justice, à ses rivaux et à la rue.Au terme d'une journée marquée par une nouvelle vague de défections au sein du parti au pouvoir, et face à ce retour de la contestation dans la rue, M. Erdogan a ressuscité la stratégie qu'il avait appliquée il y a six mois pour éteindre la contestation. Au moment où la police affrontait les manifestants, il s'est exprimé devant des milliers de partisans à Istanbul pour dénoncer le «complot» ourdi contre lui. Le Premier ministre a d'abord mis en cause les magistrats du Conseil d'Etat, qui ont suspendu un décret adopté il y a quelques jours qui impose à la police de prévenir sa hiérarchie de toute arrestation. «Si j'en avais la possibilité, je les jugerais», a-t-il dit.Sûr du soutien d'une majorité de la population, M. Erdogan a également tancé les trois députés qui ont quitté hier, vendredi, les rangs de son Parti de la justice et du développement (AKP) à cause du scandale en cours. «Nous ne continuerons pas à marcher avec ceux qui nous ont trahis, nous les jetterons dehors», a-t-il menacé. Le Premier ministre a enfin, une nouvelle fois, pointé du doigt la responsabilité de la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen, alliée de l'AKP depuis son arrivée au pouvoir en 2002.Rappelons qu'en cette date, la grande majorité des partisans de Fethullah Gülen vote pour l'AKP. Cette organisation a récemment déclaré la guerre au gouvernement contre son projet de supprimer certaines écoles privées, les «dershane», des écoles de soutien scolaire privées très fréquentées en Turquie. La confrérie en dirige plusieurs centaines dans le pays, et près d'un millier à travers le monde qui contribuent largement à sa puissance. M. Erdogan devait poursuivre sa tournée de mobilisation cet après-midi en prenant la parole devant ses partisans à Manisa (ouest). La presse, proche de l'opposition, a vivement critiqué cette attitude défiante, rendant le Premier ministre directement responsable de la crise qui secoue le sommet de l'Etat. «Il n'y a aucun doute, la corruption est un fléau (...) mais l'atmosphère politique que le Premier ministre a créée depuis cette affaire est pire et encore plus dangereuse que la corruption elle-même», a écrit le quotidien Taraf. «S'il vous plaît, laissez tomber cette attitude du - je ne livrerai pas mes proches à la justice -», a renchéri dans Hürriyet, Ahmet Hakan, «car elle ne se contentera pas de vous détruire vous, mais elle nous détruira tous».Le fils d'Erdogan intéresse le procureurSelon la presse turque, les procureurs en charge du dossier s'intéressent de très près à l'un des deux fils du Premier ministre, Bilal Erdogan, soupçonné de trafic d'influence via une fondation pour l'éducation qu'il préside. Toujours selon certains médias, son père aurait lui-même admis son inquiétude. «La cible principale de cette opération, c'est moi», aurait-il dit à son entourage.




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